Apocalypse #17: Apocalypse chapitre 10 L’ange et le petit livre

Apocalypse #17: Apocalypse chapitre 10 L’ange et le petit livre

prédication Apocalypse 10 : Michel Bohrer, 2018_09_02, église AB Vevey

titre : Apocalypse #17: Apocalypse chapitre 10 L’ange et le petit livre

Résumé : Ce chapitre ouvre la deuxième parenthèse du livre. Rappelez-vous, ces passages bibliques, appelés « parenthèse », fournissent des informations importantes pour notre compréhension – sur des personnages ou des événements – sans avancer dans la chronologie du livre. La première parenthèse se trouvait au chapitre 7, entre le 6ème et le 7ème sceau. Dans ce chapitre 7, ce sont 144’000 Juifs qui sont scellés.

Introduction 

Nous arrivons au chapitre 10 de l’Apocalypse. Ce chapitre ouvre la deuxième parenthèse du livre. Rappelez-vous, ces passages bibliques, appelés « parenthèse », fournissent des informations importantes pour notre compréhension – sur des personnages ou des événements – sans avancer dans la chronologie du livre.

La première parenthèse se trouvait au chapitre 7, entre le 6ème et le 7ème sceau. Dans ce chapitre 7, ce sont 144’000 Juifs qui sont scellés. Ils auront un ministère unique durant le temps de la tribulation mondiale. L’Église ayant été enlevée, Dieu suscitera 12’000 Juifs de chaque tribu pour être ses témoins durant ce temps particulier. Le résultat de leur ministère est indiqué dans ce même chapitre 7 : l’apôtre Jean voit une foule immense de rachetés, lesquels sont morts martyrs, provenant de toute nation, tribu et langue.

Ici, au chapitre 10, il y a une parenthèse, la deuxième, entre la 6ème et la 7ème trompette. Cette parenthèse commence au chapitre 10 et va jusqu’au milieu du chapitre 11. Trois personnages y sont présentés : un ange puissant (ch. 10) et les deux témoins (11.1-14).

L’Ange et le petit livre

Versets 1-4 :

« Puis je vis un autre ange puissant descendre du ciel, enveloppé d’une nuée. Au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel ; son visage était comme le soleil et ses jambes comme des colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer et son pied gauche sur la terre, et il cria d’une voix forte, comme un lion qui rugit. Quand il eut crié, les sept tonnerres firent entendre leur voix. Quand les sept tonnerres eurent fini de parler, j’allais écrire, mais j’entendis du ciel une voix qui disait : « Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, ne l’écris pas. »

Qui est cet ange ?

Suite à la description de cet ange, plusieurs pensent qu’il s’agit de Jésus-Christ. Que dit le texte ?

« Je vis un autre ange puissant » : « autre », en grec « allon »,signifie qu’il est de la même catégorie que les anges mentionnés précédemment.

Si vous êtes attentif à la lecture du texte, vous vous souviendrez qu’au chapitre 5 (v. 2), il est fait mention « d’un ange puissant ». Il s’agit peut-être du même ange.

En outre, l’ange puissant du chapitre 10 jure « par celui qui vit aux siècles des siècles » (v. 5-6), ce qui implique que Dieu est plus grand que lui. D’autre part, Jésus-Christ ne descend pas sur la terre à ce stade. Quand il descendra sur la terre, il ne posera pas ses pieds sur la mer et sur la terre, mais sur la montagne des Oliviers (cf. Zach 14.4 ; Act 1.12). Cet ange ne peut donc être Jésus-Christ.

Regardons la façon dont cet ange est décrit :

  • Il descend du ciel : il vit dans la présence de Dieu.
  • Il est enveloppé d’une nuée.
  • L’arc-en-ciel est au-dessus de sa tête : signe de l’alliance de Dieu avec les hommes.
  • Son visage est comme le soleil : il rayonne de la gloire divine.
  • Ses pieds sont comme des colonnes de feu : une colonne symbolise force et stabilité ; le feu parle de jugement.

Il tient dans sa main « un petit livre ouvert. » Contrairement au livre scellé de sept sceaux (Apocalypse 5), celui-ci est plus petit, et il est ouvert.[1]

Que contient ce livre ?

Le texte ne le dit pas. Selon le verset 11, après avoir avalé le petit livre, l’apôtre doit prophétiser « sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois ». Ce petit livre contient probablement  ces prophéties.

L’endroit où se tient l’ange est significatif : en plaçant son pied droit sur la mer et son pied gauche sur la terre, il assume une position d’autorité sur la terre entière. Cela signifie que le Seigneur s’apprête à prendre possession de la planète.

Souvent, nous ne pensons pas à la terre comme appartenant à Dieu. C’est ce que Dieu a inculqué à son peuple Israël :

« Les terres ne se vendront pas de façon définitive, car c’est à moi que le pays appartient et vous êtes chez moi comme des étrangers et des immigrés » (Lév 25.23).

Un cher ami qui a invité une chère sœur dans sa maison lui a dit : « Fais comme chez toi, mais n’oublie pas que tu es chez moi ! »

Combien ont le privilège d’acheter un terrain pour y construire une maison. Beaucoup de ces personnes pensent qu’elles sont chez elles. Oui, elles le sont. Et pourtant, toute la terre appartient à Dieu. Et le jour vient où il en reprendra possession.

David disait : « C’est à l’Éternel qu’appartient la terre avec tout ce qu’elle contient… » (Ps 24.1).

Combien l’homme oublie que Dieu a un droit de regard total sur la terre et la mer, sur ses habitants, et sur les affaires de ce monde.

Lisons ce que proclame David dans le Psaume 9 :

Vers. 5-6 : « Tu soutiens mon droit et ma cause, tu sièges sur ton trône en juste juge. Tu réprimandes les nations, tu détruis le méchant, tu effaces leur nom pour toujours et à perpétuité. »

Vers. 16-17 : « Les nations tombent dans la fosse qu’elles ont creusée, leur pied se prend dans le filet qu’elles ont caché. L’Éternel se fait connaître, il fait droit, il prend le méchant à son propre piège. »

Vers. 20-21 : « Lève-toi, Éternel, que l’homme ne triomphe pas, que les nations soient jugées devant toi ! Frappe-les d’épouvante, Eternel, que les peuples sachent qu’ils ne sont que des hommes ».

L’ange s’est mis à crier « d’une voix forte, comme un lion qui rugit ». C’est alors que les sept tonnerres ont fait entendre leur voix. L’apôtre allait écrire ce que les sept tonnerres avaient dit, mais une voix du ciel l’en empêcha. Dieu nous a révélé beaucoup de choses, mais il y a des choses qu’il a choisies de ne pas révéler à l’homme maintenant.

Ici, ce sont « les sept tonnerres » qui s’expriment. Le tonnerre annonce l’orage. Ces sept tonnerres sont donc probablement annonciateurs de jugements à venir.

Êtes-vous étonnés que le tonnerre puisse s’exprimer de façon intelligible ? L’homme est limité dans tout ce qu’il fait. Dieu n’est pas limité. Il peut se servir autant d’un animal, d’un ange ou du tonnerre pour s’exprimer.

Au chapitre 8, un aigle vole au milieu du ciel en s’écriant : « Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre ».

Au chapitre 14, un ange vole dans le ciel avec un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre.

Dans le passé, Dieu s’est servi d’une ânesse pour parler à Balaam (Nom 22.1-35).

L’annonce de la fin imminente

Versets 5-7 :

« Alors l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre leva sa main droite vers le ciel et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et ce qui s’y trouve, la terre et ce qui s’y trouve, et la mer et ce qui s’y trouve, qu’il n’y aurait plus de délai, mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs les prophètes ».

Que fait l’ange ? Il confirme par serment, en levant sa main droite vers le ciel, que Dieu va bientôt reprendre possession de la terre. Remarquez comment il décrit la Personne de Dieu :

Il est « celui qui vit aux siècles des siècles. » Ce sont par ces mots qu’il s’est révélé à Moïse : « Je suis celui qui suis ; l’´Éternel … voilà mon nom pour l’éternité » (Ex 3.13-15).

Il « a créé le ciel et ce qui s’y trouve, la terre et ce qui s’y trouve, et la mer et ce qui s’y trouve. » L’ange fait référence à Dieu en tant que Créateur. Voilà une réponse cinglante à la pensée évolutionniste.

Dieu est donc le Souverain absolu, non seulement de la terre, mais de l’univers entier. Il a le droit de juger le monde, lorsque le temps sera venu. C’est ce qu’il déclare aux versets 6 et 7.

L’ange jure par l’Éternel « qu’il n’y aurait plus de délai », littéralement, « plus de temps. » Cela ne signifie pas que le temps (grec « chronos ») ne sera plus, mais que le temps dont il est question, le temps de la tribulation, touche à sa fin (cf. Mat 24.21-22).

Combien nous pouvons être reconnaissants au Seigneur qu’il n’est pas absent de la planète terre ; il y est souverain. Et Dieu agit dans le chronos, dans le temps.

Verset 7 : Dieu affirme une chose importante. C’est « qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs les prophètes. »

Quel est ce « mystère de Dieu » ?

L’Écriture dit que Dieu l’a « annoncé à ses serviteurs les prophètes. » Ce verbe « annoncer » est « euangelizô » en grec, d’où nous avons le verbe « évangéliser ». Il signifie « annoncer de bonnes nouvelles ». C’est ainsi que la version Darby écrit : « … comme il en a annoncé la bonne nouvelle…»

Qu’ont annoncé à maintes reprises les prophètes de l’A.T. ?

La venue du Messie, sa venue triomphale. Jésus-Christ revient, non seulement pour juger les nations, mais pour établir son royaume, un royaume de justice et de paix sur la terre. Ceci, rappelez-vous, était la question des apôtres à Jésus après sa résurrection (cf. Act 1.6).

Telle est la bonne nouvelle que les prophètes ont annoncé il y a bien longtemps, et qui se réalisera en son temps.

Mais je pense aussi aux millions de croyants qui vivront sur terre durant cette période sombre de l’histoire. Quel encouragement ce sera, que désormais, le temps qui les sépare du retour de Jésus-Christ pour les délivrer est court.

L’ingestion du petit livre

Versets 8-11 :

« La voix que j’avais entendue du ciel me parla de nouveau et me dit : « Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. J’allai donc vers l’ange et lui demandai de me donner le petit livre. Il me dit : « Prends-le et avale-le ; il sera amer dans ton ventre, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. Je pris le petit livre de la main de l’ange et je l’avalai. Dans ma bouche, il fut doux comme du miel, mais quand je l’eus avalé, mon ventre fut rempli d’amertume. Puis on me dit : « Il faut que tu prophétises de nouveau sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois ».

La voix venant du ciel, qu’il avait entendue précédemment (v. 4), demande à Jean de prendre le petit livre ouvert de la main de l’ange. Il va donc vers l’ange et celui-ci lui demande de prendre le petit livre et de l’avaler. Il ajoute qu’il serait amer à ses entrailles, mais doux comme du miel dans sa bouche.

Jean obéit, il avale le petit livre. Il dit : « Dans ma bouche, il fut doux comme du miel, mais quand je l’eus avalé, mon ventre fut rempli d’amertume. »

Les prophètes Ezéchiel et Jérémie ont fait la même expérience.

Lisons dans le prophète Ezéchiel: au chapitre 3, les versets 1-3. 

« Il m’a dit : Fils de l’homme, mange ce qui est devant toi ! Mange ce livre et va parler à la communauté d’Israël ! J’ai ouvert ma bouche et il m’a donné ce livre à manger. Il m’a dit : Fils de l’homme, nourris ton ventre et remplis tes intestins avec ce livre, celui que je te donne ! Alors je l’ai avalé, et dans ma bouche il a été doux comme du miel » (Éz 3.1-3).

Après avoir mangé ce rouleau, le prophète Ézéchiel est envoyé vers la maison d’Israël pour leur communiquer les paroles de l’Éternel (Éz 3.4).

Le prophète Jérémie déclare :

« Tes paroles se sont présentées à moi, et je les ai dévorées. Ta parole a provoqué mon allégresse, elle a fait la joie de mon cœur, car je suis appelé de ton nom, Eternel, Dieu de l’univers ! Je ne suis pas resté en compagnie de ceux qui s’amusent pour y prendre mon plaisir. Devant ta main je me suis assis solitaire, car tu m’avais rempli d’indignation. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle ? Pourquoi ma plaie est-elle incurable, pourquoi refuse-t-elle de guérir ? Finirais-tu par devenir pour moi comme une source trompeuse, comme une eau dont il faut se méfier ? » (Jér 15.16-18).

Pourquoi Jean doit-il avaler le petit livre ?

Manger le petit livre, c’est s’approprier tout ce qui y est écrit : les déclarations, les promesses, ainsi que les paroles de jugement. S’approprier la Parole de Dieu, c’est l’intégrer dans sa vie et vivre en accord avec elle.

C’est ce que l’Éternel a inculqué à son peuple Israël : « Mettez mes commandements dans votre cœur et dans votre âme. Vous les attacherez comme un signe sur vos mains et ils seront comme une marque entre vos yeux » (Deut 11.18)

Dans Jean 17, Jésus dit à son Père : « Je leur ai donné les paroles que tu m’as données… » (Jean 17.8).

L’apôtre Paul encourage les croyants à briller comme des flambeaux dans le monde, en « portant la parole de vie » (Phil 2.16). Et il ajoute dans les Colossiens : « Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse » (Col 3.16).

Jacques nous exhorte par ces mots : « Accueillez avec douceur la parole qui a été plantée[2] en vous et qui peut sauver votre âme » (Jac 1.21).

Avant d’apporter la Parole de Dieu à l’assemblée, le serviteur de Dieu doit permettre à cette même parole de travailler son cœur. Il doit la recevoir et l’intégrer dans son cœur et sa vie. D’ailleurs, c’est à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus-Christ que  l’apôtre Jean a été exilé dans l’île de Patmos.

Et pour nous tous, le Seigneur veut que nous intégrions sa Parole, toute sa Parole, dans notre vie quotidienne. Le but final de l’Écriture est son application concrète dans notre vie.

Le texte souligne que la Parole de Dieu a un double effet. Elle est tout d’abord douce au palais. En effet, elle révèle la grâce de Dieu, et toutes les promesses pour les croyants.

David exprime cette réalité dans le Psaume 19 : « La crainte de l’Éternel est pure, elle subsiste pour toujours ; les jugements de l’Éternel sont vrais, ils sont tous justes. Ils sont plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin ; ils sont plus doux que le miel, même le miel qui coule des rayons » (Ps 19.10-11).

Mais la Parole de Dieu a aussi un côté amer. En effet, elle ne contient pas que des paroles de grâce ; elle révèle aussi la colère de Dieu et ses jugements qui s’abattront sur un monde qui ne veut pas de Lui.

Alors que nous avançons ensemble dans le livre de l’Apocalypse, n’en restons pas au niveau du goûter, le fait de connaître ce qui va se passer. Nous avons besoin de digérer cette Parole. Alors, à l’instar de Jean, nous connaîtrons aussi cette lourdeur au niveau de notre cœur.

Nous nous réjouissons du retour prochain du Seigneur, mais nous sommes peinés de voir tant de personnes qui ne veulent pas de Lui.

Dans ce sens, la Bible parle aussi du double effet de la Parole, un parfum de vie pour ceux qui sont sauvés, mais un parfum de mort pour ceux qui ne veulent pas de Dieu. L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens : « Nous sommes en effet pour Dieu la bonne odeur de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : pour les uns, un parfum de mort qui donne la mort, pour les autres, un parfum de vie qui donne la vie… » (2 Cor 2.15-16).

Conclusion

Chers amis, là où le Seigneur nous a placés, nous répandons le parfum de la connaissance de Dieu en Jésus-Christ.

Comme l’apôtre Jean, « nous sommes… pour Dieu le parfum de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent ». Alors que nous sommes dans les derniers jours (cf. Hé 1.2), que notre lumière luise devant les hommes.

Je vous laisse avec cette parole de Paul aux Philippiens :

« … Brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie » (Phil 2.14-16).

Amen.


[1] En grec, la forme verbale est au parfait, ce qui implique que le livre était déjà ouvert.

[2] Litt., la parole implantée.

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Prédicateur: Michel Bohrer