Ésaïe 7 : Annonce du Messie

 

Ésaïe 7 : L’annonce du Messie dans un climat d’incrédulité

prédication Ésaïe 7 : Michel Bohrer, 2022_11_28, église AB Vevey

titre : Ésaïe 7 : Annonce du Messie

Résumé : Le passage que nous allons considérer est passionnant. Le royaume de Juda vit loin de Dieu, son roi Achaz est incrédule… et cependant, malgré l’incrédulité environnante, Dieu annonce la venue du Messie, celui qui allait délivrer de leurs péchés tous ceux qui se tourneraient vers lui. Il est, selon Luc, la lumière des nations et la gloire d’Israël (Lu 2.32). Il sera appelé « Emmanuel », Dieu avec nous.
Ésaïe 7 / Bible Segond21

1. A l'époque d'Achaz, fils de Jotham, lui-même fils d'Ozias qui était roi de Juda, Retsin, le roi de Syrie, monta avec Pékach, le fils de Remalia, le roi d'Israël, contre Jérusalem pour l'attaquer, mais sans parvenir à s'en emparer.
2. On annonça aux membres de la dynastie de David: «Les Syriens ont pris position sur le territoire d'Ephraïm.» Achaz et son peuple en furent tout secoués, comme les arbres de la forêt lorsqu'ils sont secoués par le vent.
3. Alors l'Eternel dit à Esaïe: «Sors donc à la rencontre d'Achaz avec ton fils Shear-Jashub, au bout de l'aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du champ du teinturier.
4. Tu lui diras: 'Sois tranquille, n'aie pas peur et que ton coeur ne se trouble pas devant ces deux bouts de bois fumants, devant la colère de Retsin et de la Syrie ainsi que du fils de Remalia!
5. Ne sois pas troublé parce que la Syrie a décidé de te faire du mal, parce qu'Ephraïm et le fils de Remalia disent:
6. Montons contre Juda, semons-y la panique, frayons-nous un passage et proclamons-y roi le fils de Tabeel.'
7. »Voici ce que dit le Seigneur, l'Eternel: Cela ne se produira pas, cela n'aura pas lieu.
8. Certes, Damas est la capitale de la Syrie et Retsin le souverain de Damas, mais d'ici 65 ans Ephraïm ne sera plus un peuple.
9. Samarie est la capitale d'Ephraïm et le fils de Remalia le souverain de Samarie. Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.»
10. L'Eternel dit encore à Achaz:
11. «Demande pour toi un signe à l'Eternel, ton Dieu! Demande-le, que ce soit dans les plus extrêmes profondeurs ou les lieux les plus élevés.»
12. Achaz répondit: «Je ne demanderai rien, je ne provoquerai pas l'Eternel.»
13. Esaïe dit alors: «Ecoutez donc, membres de la dynastie de David! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, pour que vous abusiez encore de la patience de mon Dieu?
14. Voilà pourquoi c'est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe: *la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l'appellera Emmanuel.
15. Il se nourrira de lait caillé et de miel jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien.
16. Cependant, avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le territoire dont tu redoutes les deux rois sera abandonné.
17. »Par l'intermédiaire du roi d'Assyrie, l'Eternel fera venir sur toi, sur ton peuple et sur ta famille des jours tels qu'il n'y en a jamais eu de pareils depuis le jour où Ephraïm s'est séparé de Juda.
18. Ce jour-là, l'Eternel sifflera les mouches qui sont dans le delta du Nil en Egypte et les abeilles qui se trouvent en Assyrie.
19. Elles viendront et se poseront toutes dans les pentes abruptes des torrents et les fentes des rochers, sur tous les buissons et les pâturages.
20. »Ce jour-là, à l'aide d'un rasoir loué de l'autre côté de l'Euphrate, à l'aide du roi d'Assyrie, le Seigneur rasera la tête et les poils des jambes; il coupera même la barbe.
21. Il arrivera, ce jour-là, que chacun élèvera une jeune vache et deux brebis.
22. Il y aura une telle abondance de lait qu'on se nourrira de lait caillé. Oui, c'est de lait caillé et de miel que se nourriront toutes les personnes restées dans le pays.
23. »Ce jour-là, tout endroit où il y aura 1000 ceps de vigne d'une valeur de 1000 pièces d'argent sera livré aux ronces et aux buissons épineux:
24. on y viendra muni de flèches et d'un arc, car tout le pays ne sera que ronces et buissons épineux.
25. Aucune des montagnes que l'on cultivait avec la bêche ne sera plus fréquentée, par crainte des ronces et des buissons épineux. On y lâchera le boeuf et le petit bétail foulera son sol.»

Introduction

Le passage que nous allons considérer est passionnant. Le royaume de Juda vit loin de Dieu, son roi Achaz est incrédule… et cependant, malgré l’incrédulité environnante, Dieu annonce la venue du Messie, celui qui allait délivrer de leurs péchés tous ceux qui se tourneraient vers lui. Il est, selon Luc, la lumière des nations et la gloire d’Israël (Lu 2.32). Il sera appelé « Emmanuel », Dieu avec nous.

  1. LE ROI DE JUDA ET SON PEUPLE CONFRONTE A UN GRAVE PERIL (versets 1-2)

Versets 1-2 :

« À l’époque d’Achaz, fils de Jotham, lui-même fils d’Ozias qui était roi de Juda, Retsin, le roi de Syrie, monta avec Pékach, le fils de Remalia, le roi d’Israël, contre Jérusalem pour l’attaquer, mais sans parvenir à s’en emparer.

On annonça aux membres de la dynastie de David : Les Syriens ont pris position sur le territoire d’Éphraïm. Achaz et son peuple en furent tout secoués, comme les arbres de la forêt lorsqu’ils sont secoués par le vent ».

Le premier verset décrit bien la situation à laquelle faisait face le royaume de Juda.

Nous sommes en l’an 734 av. J.-C. La Syrie et le royaume du nord, Israël, ont formé une alliance pour attaquer Juda, le royaume du sud, et renverser son roi.

Les Syriens ont pris position sur la terre du royaume du nord, appelé ici Éphraïm (la plus grande tribu d’Israël). Le roi Achaz et son peuple sont terrifiés.

Achaz ne peut pas s’attendre à Dieu, car sa vie et ses choix sont contraires à Dieu (2 Rois 16.2-4). Lorsqu’un homme ou une nation n’a pas Dieu avec lui, il a toutes les raisons d’être terrifié par les circonstances.

Durant la grande tribulation, avant le retour du Seigneur, l’Écriture dit que « … sur la terre, les nations seront dans l’angoisse… Des hommes rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra sur la terre » (Luc 21.25-26).

Mais aux croyants qui seront sur la terre durant ce temps, le Seigneur leur dit : « Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche » (vers. 28).

Abraham Lincoln parle de la foi en ces termes : « La foi, ce n’est pas croire, que

Dieu peut, mais que Dieu le fera ».

Une phrase que cher Pierre Bigler citait souvent concernant la foi : 

« Croire l’incroyable, voir l’invisible, accomplir l’impossible. »

Lorsque vous êtes confrontés à une situation qui vous dépasse entièrement, que faites-vous ? C’est là, que se vérifie notre foi – ou notre manque de foi. Restons-nous dans la paix, la paix que Jésus donne, ou sommes-nous tout désemparés, comme Achaz l’a été ?

Si vous avez Dieu pour appui, vous pouvez affirmer : « Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme ? » (Héb 13.6, citation du Psaume 118.8).

Est-ce là votre assurance ? Pouvez-vous dire, quelle que soit la situation à laquelle vous faites face : « Je n’aurai peur de rien » ?

  1. PROMESSE DE DELIVRANCE DE DIEU (vers. 3-9)

Que fait l’Éternel ? Il envoie un homme pour encourager le roi.

Verset 3 : 

« Alors l’Éternel dit à Ésaïe : Sors donc à la rencontre d’Achaz avec ton fils Shear-Jashub, au bout de l’aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du champ du teinturier ».

Le roi Achaz n’a pas demandé l’aide du Seigneur. Mais le Seigneur lui-même vient lui offrir son aide. Il envoie Ésaïe avec son fils, Shear-Jashub, qui signifie « un reste reviendra. » Oui, il y aura jugement et captivité, mais un reste reviendra. Le peuple de Juda ne sera donc pas détruit par l’alliance de la Syrie et d’Israël.

L’endroit, où se trouvait le roi Achaz, est significatif : probablement, il inspectait le niveau d’eau en vue d’un siège de la ville de Jérusalem.

Écoutons ce que l’Éternel dit à Achaz :

Versets 4-9 :

« Tu lui diras : Sois tranquille, n’aie pas peur et que ton cœur ne se trouble pas devant ces deux bouts de bois fumants, devant la colère de Retsin et de la Syrie ainsi que du fils de Remalia !

Ne sois pas troublé, parce que la Syrie a décidé de te faire du mal, parce qu’Éphraïm et le fils de Remalia disent 

Montons contre Juda, semons-y la panique, frayons-nous un passage et proclamons-y roi le fils de Tabeel.

Voici ce que dit le Seigneur, l’Éternel : Cela ne se produira pas, cela n’aura pas lieu. »

Certes, Damas est la capitale de la Syrie et Retsin le souverain de Damas, mais d’ici 65 ans Éphraïm ne sera plus un peuple.

Samarie est la capitale d’Éphraïm et le fils de Remalia le souverain de Samarie. Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas. »

Quelles sont les premières paroles de l’Éternel à Achaz ?

« Sois tranquille, n’aie pas peur ! » Remarquez combien Dieu le traite avec bonté, une bonté qu’il ne mérite pas.

Quelle serait votre réponse à cette offre si généreuse du Seigneur ? Nous verrons plus tard, quelle a été la réponse du roi Achaz.

Les conseils de Dieu sont très pratiques (« sois tranquille »), parce que basés sur la réalité. Et lorsque le Seigneur nous donne un conseil, une direction, il le fait par sa Parole. D’où l’importance vitale de la connaitre. La foi ne signifie pas avancer les yeux fermés, en disant « je fais confiance à Dieu. » Mais comme il est dit dans le Psaume 119 : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier » (Ps 119.105).

Comment Dieu appelle-t-il les deux rois dont Achaz a si peur ? « Ces deux bouts de bois fumants. » Achaz est tellement agité. Mais quand on est agité, on ne peut pas penser clairement, car c’est la peur qui vous maitrise.  Combien de fois la Bible nous dit : « N’aie pas peur ! »

Souvenons-nous des paroles de David dans le Psaume 27 : « L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? L’Éternel est le soutien de ma vie : qui devrais-je redouter ? » (Ps 27.1). Et l’apôtre Paul dira : « Nous marchons par la foi et non par la vue » (2 Cor 5.7).

Ne mettons jamais le problème devant nos yeux. Mais mettons toujours le Seigneur devant nos yeux, et voyons le problème au travers du Seigneur !

Remarquez l’arrogance de ces deux rois, qui veulent s’en prendre à Juda : « Montons… assiégeons… battons en brèche… proclamons… » (vers. Segond). En réalité, ces deux rois ne sont que des hommes. Et le décret divin est sans appel. L’Éternel déclare : « cela ne se produira pas, cela n’aura pas lieu » (v. 7). Et il ajoute : « D’ici 65 ans, Éphraïm ne sera plus un peuple » (les 10 tribus du royaume du nord).

Note historique : les Assyriens ont conquis Israël, le royaume du nord, en 722 av. J.-C., et en 669 (734 moins 65 ans = 669 av. J.-C.), le roi d’Assyrie, Assurbanipal, a établi des colons étrangers sur la terre d’Israël. Les Israélites restés dans le pays et ces colons se sont mariés, ce qui a donné naissance aux Samaritains (2 Rois 17.24-34).

Le Seigneur ajoute : « Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas » (vers. 9). Achaz et le peuple de Juda devaient recevoir la promesse de Dieu, et lui faire confiance. Autrement, ils seraient les perdants. La suite montre, que la situation de Juda s’est empirée, alors qu’ils sont devenus les sujets de l’Assyrie.

« Apprends-nous, Seigneur, à te craindre tellement, car tu es le Tout-Puissant, que nous ne craindrons pas les hommes. »

Remercions le Seigneur pour les difficultés et les contre-temps : ceux-ci sont une opportunité de lui faire confiance, qu’il agira parfaitement.

  1. L’OFFRE GENEREUSE DE DIEU ET LE REFUS D’ACHAZ (vers. 10-13)

Versets 10-12 :

« L’Éternel dit encore à Achaz : Demande pour toi un signe à l’Éternel, ton Dieu ! Demande-le, que ce soit dans les plus extrêmes profondeurs ou les lieux les plus élevés. Achaz répondit : Je ne demanderai rien, je ne provoquerai pas l’Éternel »

L’Éternel est si bon, si patient, si généreux, qu’il s’adresse encore à Achaz. Il lui offre de lui demander « un signe », un miracle qui attesterait au roi que l’alliance de la Syrie et d’Israël serait brisée. Achaz pouvait demander tout ce qu’il voulait, depuis le ciel si élevé jusqu’en bas sur la terre. Il avait carte blanche.

Que demanderiez-vous au Seigneur ? Le Seigneur a dit à ses disciples : « Demandez et l’on vous donnera » (Mat 7.7).

La réponse du roi est aussi lamentable qu’hypocrite : « Je ne demanderai rien, je ne provoquerai pas l’Éternel » (allusion à Deut 6.16).

Le roi cache son incrédulité par un semblant de piété et une fausse humilité.

En fait, Achaz avait déjà choisi de faire confiance à l’Assyrie. C’est ce que nous lisons dans 2 Rois 16 : « Achaz envoya des messagers à Tiglath-Piléser, le roi d’Assyrie, pour lui dire : Je suis ton serviteur et ton fils. Monte et délivre-moi des attaques du roi de Syrie et du roi d’Israël. Achaz prit l’argent et l’or, qui se trouvaient dans la maison de l’Éternel et dans les trésors du palais royal, et il les envoya en cadeau au roi d’Assyrie. Le roi d’Assyrie l’écouta : il monta contre Damas, s’en empara, exila ses habitants à Kir et fit mourir Retsin » (2 Rois 16.7-9).

Chers amis, la foi se démontre par l’obéissance à Dieu. Comme le dit Jacques : « La foi, si elle ne produit pas d’œuvres, elle est morte en elle-même » (Jac 2.17). Soyons des hommes de la trempe de Josué, qui a dit à Israël à la fin de sa vie : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (Jos 24.15).

Le Seigneur place le royaume de Juda devant ses responsabilités :

Verset 13 (vers. Segond.) : « Écoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de lasser la patience des hommes, que vous lassiez encore celle de mon Dieu ? »

Par son refus, Achaz a lassé la patience de l’Éternel, ainsi que celle du prophète. Il a refusé de demander à l’Éternel un signe, lequel était pour lui-même. Eh bien, le Seigneur lui-même donnera un signe, non pas à Achaz, incrédule, mais à toute la maison d’Israël.

  1. L’ANNONCE GLORIEUSE DE LA NAISSANCE DU MESSIE (v. 14-16)

Verset 14 :

« Voilà pourquoi c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe : la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel. »

Quel est ce signe ? 

La naissance miraculeuse du Messie, né de la vierge Marie, ainsi que l’atteste le Saint-Esprit dans l’Évangile de Matthieu : « Tout cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous » (Mat 1.22-23).

C’est Jésus qui délivrerait ultimement le peuple d’Israël.

L’être humain, par son incrédulité, ne peut pas frustrer les plans de Dieu. Ne soyons pas frustrés, lorsque les choses ne vont pas comme nous l’aurions souhaité ! Les plans du Seigneur s’accompliront toujours. Faisons-lui confiance et louons-le pour sa grande bonté et sa souveraineté ! 

Dans la réalité, ce n’est pas toujours facile… mais apprenons du Seigneur, entrons dans ses voies.

Le langage des versets 15 et 16 est difficile :

Versets 15-16 :

« Il se nourrira de lait caillé (de la crème) et de miel jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.

Cependant, avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le territoire dont tu redoutes les deux rois sera abandonné. »

Certains pensent que « la vierge » était une jeune femme vierge lors de la prophétie d’Ésaïe ; elle s’était mariée et avait eu un enfant. Comme le souligne le verset 16, « avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le territoire dont tu redoutes les deux rois sera abandonné. »

En l’espace de trois ans, en 732 av. J.-C., la coalition de la Syrie et d’Israël a été brisée, lorsque Tiglath-Pileser III a détruit Damas.

Il y aurait donc un signe proche, une jeune femme vierge du temps d’Ésaïe – pour accomplir la prophétie des versets 15 et 16. Et un signe plus lointain, la naissance miraculeuse du Messie, lequel serait la clé pour la délivrance ultime du peuple de Juda. Ces deux aspects, un signe proche et un signe lointain, sont fréquents dans la prophétie biblique. L’accomplissement du premier signe est la garantie de l’accomplissement du second.

Le fait que cet enfant se nourrira de crème et de miel n’est pas une allusion à l’abondance ; l’opposé est vrai. Comme les versets 21 et 22 le soulignent, il y aura une telle abondance de crème et de miel, parce que les champs ne seront pas cultivés. Le pays sera dans la désolation, signe de jugement sur le pays.

Ainsi, Dieu a été fidèle à sa promesse faite à Achaz. Mais l’incrédulité du roi et son appel à l’Assyrie de le secourir a eu des conséquences lourdes. Juda a dû payer un lourd tribut à la puissance assyrienne (v. 17-25).

Comme le dit l’Écriture, « on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi » (Gal 6.7).

  1. LE JUGEMENT DIVIN SUR LE ROYAUME DE JUDA (vers. 17-25)

Parce que le roi Achaz et son peuple ont refusé de faire confiance à l’Éternel, le Seigneur punira Juda. Comment ? Les versets 17 à 19 le décrivent.

Versets 17-19 : 

« Par l’intermédiaire du roi d’Assyrie, l’Éternel fera venir sur toi, sur ton peuple et sur ta famille des jours, tels qu’il n’y en a jamais eu de pareils depuis le jour, où Éphraïm s’est séparé de Juda.

Ce jour-là, l’Éternel sifflera les mouches qui sont dans le delta du Nil en Égypte et les abeilles qui se trouvent en Assyrie.

Elles viendront et se poseront toutes dans les pentes abruptes des torrents et les fentes des rochers, sur tous les buissons et les pâturages. »

Achaz avait demandé l’aide du roi assyrien. Selon son désir, il aura le roi assyrien… mais le prix payé pour son incrédulité sera énorme. L’aide de l’Assyrie ne sera pas une aide, mais se traduira par oppression et tyrannie. C’est ce que nous lisons dans les Chroniques :

« Tilgath-Pilnéser, le roi d’Assyrie, vint contre lui et le traita en ennemi, au lieu de le soutenir. Achaz avait dépouillé la maison de l’Éternel, le palais royal et la maison des chefs, pour faire des cadeaux au roi d’Assyrie, mais cela ne lui servit à rien » (2 Chr 28.20-21).

Il se peut que nos échecs les plus cuisants soient le résultat de désirs exaucés. 

Dieu appellera les « mouches » de l’Égypte, c’est-à-dire les soldats égyptiens, lesquels étaient aussi nombreux et embêtants que les mouches. Il fera appel aussi aux « abeilles » de l’Assyrie, à ses soldats, lesquels étaient aussi vicieux que les abeilles. C’est ainsi, que l’armée assyrienne allait envahir tout le territoire de Juda ; rien ne serait épargné.

Les versets suivants décrivent le châtiment divin sur le peuple de Juda.

Versets 20-25 : 

« Ce jour-là, à l’aide d’un rasoir loué de l’autre côté de l’Euphrate, à l’aide du roi d’Assyrie, le Seigneur rasera la tête et les poils des jambes ; il coupera même la barbe.

Il arrivera, ce jour-là, que chacun élèvera une jeune vache et deux brebis.

Il y aura une telle abondance de lait qu’on se nourrira de lait caillé. Oui, c’est de lait caillé et de miel, que se nourriront toutes les personnes restées dans le pays.

Ce jour-là, tout endroit, où il y aura 1’000 ceps de vigne d’une valeur de 1’000 pièces d’argent, sera livré aux ronces et aux buissons épineux :

On y viendra muni de flèches et d’un arc, car tout le pays ne sera que ronces et buissons épineux.

Aucune des montagnes que l’on cultivait avec la bêche ne sera plus fréquentée, par crainte des ronces et des buissons épineux. On y lâchera le bœuf et le petit bétail foulera son sol ».

Juda allait devoir subir une situation de privation et d’humiliation. L’empire assyrien, tel un « rasoir », allait raser les cheveux de Juda. De ce temps-là, au Moyen-Orient, le fait de couper les cheveux et de raser la barbe était un signe d’humiliation et de profonde détresse. 

Remarquez, que c’est « le Seigneur », qui rasera Juda. Avec quel rasoir ? Celui, que le roi Achaz a loué à grand prix, pour qu’il rase la Syrie et Israël. Un rappel que Dieu est souverain, et il se sert de qui il veut !

L’Écriture parle d’une « abondance de lait. » Les vaches, n’ayant pas de veau à nourrir, il y aura trop de lait. Il y aura également tant de « miel », résultat de champs non cultivés et laissés à l’abandon. Il est mentionné à trois reprises que tout le pays ne sera que « ronces et buissons épineux. »

Conclusion

Ce chapitre est une leçon pour nous.

Nous pouvons être enfants de Dieu, aimés et pardonnés, car nous avons reçu Jésus-Christ dans notre cœur, le seul Sauveur et Seigneur.

Mais, si nous nous éloignons de Dieu, tel Juda, notre vie sera stérile, sans fruit pour le Seigneur. Il y a tant de chrétiens, nés de nouveau, dont l’âme est sauvée, mais dont la vie est perdue, gaspillée.

Recevons et vivons cette parole de l’apôtre Pierre :« Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans son corps, vous aussi armez-vous de la même pensée : celui qui a souffert dans son corps en a fini avec le péché afin de ne plus vivre en suivant les désirs des hommes, mais la volonté de Dieu, pendant le temps qu’il lui reste à vivre ici-bas » (1 Pi 4.1-2).