Apocalypse : Introduction 4, Symbolisme

Apocalypse : Introduction 4, Symbolisme

prédication Apocalypse 1 : Michel Bohrer, 2014_11_04, église AB Vevey

titre : Apocalypse : Introduction 4, Symbolisme

Résumé : Le Symolisme dans le livre d’Apocalypse. L’Apocalypse contient plus que tous les autres livres de la Bible des symboles. Un symbole renferme la pensée de Dieu sur un sujet. Pour saisir mieux l’ensemble d’un symbole, les éléments figurés doivent être définis. « Le symbole renferme une pensée infinie dans une forme limitée 


Symbolisme


L’Apocalypse contient plus que tous les autres livres de la Bible des symboles. Un symbole renferme la pensée de Dieu sur un sujet. Pour saisir mieux l’ensemble d’un symbole, les éléments figurés doivent être définis. « Le symbole renferme une pensée infinie dans une forme limitée » (H. Rossier dans « Court exposé et division de l’Apocalypse ».
Dans Apocalypse 1.1 , le mot « signifier » (« semainein ») désignait en grec la façon dont la vérité est dévoilée. Plutarque, moraliste grec et contemporain des premiers chrétiens se servait de ce terme en parlant de l’oracle de Delphes qui « ne déclare ni cache, mais communique par symboles » (« semainai »). Un symbole n’est donc ni une chose cachée ni un plein exposé, mais la révélation d’une vérité par image plutôt que par définition précise.
Le langage figuratif n’exige pas nécessairement une interprétation figurative, car les symboles révèlent souvent une vérité littérale.
L’interprétation d’un symbole se base sur la Bible tout entière, en tenant compte du contexte et de l’ensemble d’autres textes bibliques. Il est donc dangereux de construire une interprétation sur un passage isolé (2 Pi 1.20). Parfois, un symbole qui est décrit dans plusieurs textes, ne signifie pas nécessairement la même chose. Ainsi, p.ex., « son ange » (Apoc 1.1 ) peut être identifié à l’ange de l’Éternel (Ex.3.2), alors que « les anges » en Apocalypse 1.20 représentent la responsabilité personnifiée dans l’Église locale.
Nous pouvons distinguer 3 sortes de symboles dans l’Apocalpypse :

les symboles expliqués par des équivalences qui suivent.


Apoc 1.20  : les 7 étoiles sont les 7 anges des églises
Apoc 1.20  : les 7 lampes sont les 7 églises
Apoc 17.15  : les eaux sont les nations

les symboles tirés d’autres passages bibliques


Apoc 2.7  : l’arbre de vie tiré de Gen 3.22
Apoc 2.17  : la manne cachée tirée de Ex 16
Apoc 2.27  : la verge de fer tirée de Ps 2.9
Apoc 13.1-10  : la première bête tirée de Dan 7.7-27

les symboles non expliqués ou non tirés de la Bible


Apoc 1.17  : un caillou blanc
Apoc 6.1  : les 7 sceaux
Apoc 19.20  : l’étang de feu
Le symbolisme christologique prend une importante place dans ce livre. Le Christ y est présenté sous différents aspects dans sa majesté et sa justice :

L’Agneau qui s’applique 28 fois au Seigneur Jésus dans l’Apocalypse

Le Lion de la tribu de Juda (5.5)

La Racine de David (5.5)

L’Alpha et l’Omega (1.8)

Celui qui est, qui était et qui vient (1.8)

La Parole de Dieu (19.13)

le Roi des rois (19.15)
La personne du Christ glorifié et revenant en triomphe pour juger les impies et délivrer les rachetés forme le centre du livre.
Il se peut aussi que Jean ait écrit un tel langage imagé et mystérieux à cause de la situation délicate qu’il vivait : un empire plein d’hostilité à l’égard de l’Évangile. Cela lui permettait de s’exprimer pleinement contre tout ce qui se rebelle contre Dieu. Ainsi, p.ex., le mot « therion » (« bête féroce ») dénote le caractère vorace et cruel d’un gouvernement despote et sans Dieu (Apoc 13. l-l8) valable pour tous les temps. L’apôtre n’aurait guère pu mieux s’exprimer dans ce cas, sans être gêné sérieusement par les objets auxquels il faisait allusion.
L’Ancien Testament dans l’Apocalypse
L’apôtre emploie un langage tout-à-fait familier au lecteur de l’A.T. Pourtant, aucune citation directe de l’A.T. n’y figure.
Westcott et Hort donnent 400 allusions reprises de l’A.T. Swete dit que des 400 versets de l’Apocalypse, 278 contiennent des références aux Écritures juives. Selon la liste établie par Tenney, il y a 348 allusions à l’A.T. dont 95 se répètent. Il en restent donc environ 250. 24 livres sur les 39 de l’A.T. sont ainsi représentés. Souvent la phraséologie est inexacte ou fragmentaire, mais absolument identifiable aux textes de l’A.T. (ex. la coupe de la colère de Dieu ; Apoc. 14.8 ; 16.19 ; És 51.l7; Jér 5 l.7).
La description de Dieu et de Christ dans ce livre est aussi intimement liée à l’A.T., et tout cela en rapport avec leur grandeur, leur majesté et leur puissance dans la finalité des évènements dans le cosmos.
Exemples
« Le Tout-Puissant » : Apoc 16.7  ; Amos 4.13 ;
« Le Dieu du ciel » : Apoc 11.13  ; Dan.2:l9 ;
« La Racine de David » : Apoc 22. l6 ; És 11.10.
D’autre part, le jugement qui introduit le retour de Christ et le royaume messianique en Apoc 19.15 au lecteur des prophètes de l’A.T. (És 11.4 ; Ps 2.9; Joël 3.13 ).
Si l’on désire creuser ce livre en profondeur, il faut chercher soigneusement des tableaux similaires dans toute l’Ecriture et les comparer au texte en question. Tout confirmera alors que l’Apocalypse est l’accomplissement des prophéties messianiques

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Prédicateur: Michel Bohrer

Apocalypse : Introduction 3, Théologie, Structure et Eschatologie

Apocalypse : Introduction 3, Théologie, Structure et Eschatologie

prédication Apocalypse 1 : Michel Bohrer, 2014_08_04, église AB Vevey

titre : Apocalypse : Introduction 3, Théologie, Structure et Eschatologie

Résumé : Introduction Apocalypse 3. Les grandes lignes théologiques sont présentées: Soteriologie, L’Angéologie, L’Ecclésiologie, et L’Eschatologie. Vu la complexité du livre et la grande variété des sujets et des expressions, plusieurs possibilités structurelles s’y présentent. Survol des théories eschatologiques: Postmillénarisme, L’Amillénarisme et Prémillénarisme. Survol du symbolisme dans le livre.

Théologie

La Soteriologie

L’Agneau de Dieu a payé le prix de son sang précieux pour remédier à la situation terrible de l’homme pécheur et perdu. La repentance de sa rébellion et la foi en Jésus-Christ le sauve complètement. Quelles que soient ses épreuves, son salut sera plein et aura sa finalité lors de la venue du Seigneur (Apoc l.5-7 ; 5.9 ; 7.10-14 ; 12.10 ; 19.1 ; 22.17).

L’Angéologie

Dieu nous rappelle dans ce livre que ces êtres créés exécutent ses ordres, en l’occurrence afin que son royaume de justice soit institué en puissance (Apocalypse, chapitres 4 – 5 – l5 – 16 – 19 et 8 – 11).
D’autre part, Satan et ses anges auront finalement, par leurs oeuvres trompeuses, contribué à faire éclater la justice de Dieu – ceci contre leur gré – et seront jetés dans le feu éternel.

L’Ecclésiologie

L’Église est dépeinte dans sa responsabilité dans les 3 premiers chapitres. Ce terme disparaît dès le chapitre 4, ce qui laisse supposer que l’Eglise, le Corps de Christ, sera enlevée pour assister depuis les cieux aux jugements divins qui frapperont les hommes. Mais Dieu aura aussi ses témoins pendant le temps des jugements apocalyptiques (Apoc 7. l3-l7),

L’Eschatologie

Le programme prophétique sera parachevé, lorsqu’il trouvera son point culminant par l’accomplissement des promesses de l’A.T. Ce sera le retour de Christ en puissance pour juger les nations et pour instituer le royaume millénaire. Puis, il y aura le jugement dernier, un nouveau ciel et une nouvelle terre, où il n’y aura plus de deuil ni des larmes, et où tous les saints jouiront éternellement du salut complet dans la personne bénie de l’Agneau de Dieu.

Structure

Vu la complexité du livre et la grande variété des sujets et des expressions, plusieurs possibilités structurelles s’y présentent.

1) la structure selon certaines expressions qui se répètent:

« en esprit »
a) à Patmos : « Je fus en esprit dans la journée dominicale » (Apoc 1.10 )
b) au ciel : « Sur le champ je fus en esprit… » (Apoc 4.2 )
c) dans le désert : « Il m’emporta en esprit dans le désert » (Apoc 17.3 )
d) sur une montagne : « Il m’emporta en esprit sur une… montagne » (Apoc 21.10 )
Cette structure divise le livre en 4 parties avec 4 champs de visions différents. Il y a contraste entre les parties e) et b) et entre c) et d) et similarité entre a) et c) et entre b) et d). La terre et le désert apportent souffrance et corruption alors que le ciel et la montagne assurent la délivrance, la sécurité et la pureté.

même structure mais sous l’angle christologique

Prologue: Christ communiquant – Apoc 1.1-8 Introduction

vision 1: Christ dans l’Église – Apoc 1.9 – 3.33 les Eglises

vision 2: Christ dans le Cosmos – Apoc 4.1 – 16.21 les Jugements

vision 3: Christ dans le triomphe – Apoc 17.1 – 21.8 Les Victoires

vision 4: Christ dans l’accomplissement final-Apoc 21.9 – 22:5 Les choses finales

Épilogue: Christ avertissant – Apoc 22.6 – 22:21 Avertissements

2) la structure numérique

a) les 7 Eglises Apoc 2 – 3
b) les 7 sceaux Apoc 6 – 7
c) les 7 trompettes Apoc 8 – 11
d) les 7 personnages Apoc 12 – 14
e) les 7 coupes Apoc 15 – 16
f) les 7 nouvelles choses Apoc 21 – 22
Le chiffre 7, p.ex., dans l’Apocalypse prend le sens de la plénitude, des desseins de Dieu qui trouveront leur accomplissement total.

3) La structure chronologique

Il y a une suite logique dans les évènements prophétiques qui nous amènent prophétiquement au point culminant : le retour de Christ, royaume médiatorial et les nouveaux ciel et terre. La majorité des exégètes évangéliques divisent ce livre en 3 parties :

les choses vues : Apocalypse chapitre 1
2) les choses qui sont : Apocalypse chapitres 2 – 3
3) les choses qui doivent arriver après celles-ci ; Apocalypse chapitres 4 – 22
Le verset clef se trouve dans Apoc 1.19  : « Écris les choses que tu as vues (chap. 1), les choses qui sont (chap. 2 – 3) et les choses qui doivent arriver après celles-ci » (chap. 4 – 22) (kai mellai genesthai meta tauta »). En Apoc 4.1 , on retrouve la même expression « je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci » (hai genesthai meta tauta). Dès le chap. 4, les évènements sont futurs et précéderont de peu le retour de Christ jusqu’au chap. 19.
L’enlèvement de l’Église se situera probablement au chap. 4.1, et elle assistera à ces jugements depuis le ciel.
Même si l’on traduit Apoc 1.19 comme suit : « Ecris les choses que tu as vues, c.-à-d. celles qui sont et celles qui doivent arriver après celles-ci » (ce qui est aussi correct grammaticalement (voir Robert Mounce, p. 82), la grande division entre le présent et le futur se situera en Apoc 4.1 .
Est-ce vraiment la bonne division chronologique ? Si le présent se limite au temps de l’apôtre, on arrive logiquement à la vue historique. Si, au contraire, « le présent » se prolonge jusqu’au temps précédant de peu le retour de Christ, en tenant compte de la grande division au chap. 4.1, alors le Livre prend un caractère futuriste. Il semble que l’enlèvement de l’Église marque cette division. Ainsi, « les choses présentes », sans que ce soient absolument des périodes successives de l’histoire de l’Eglise sur la terre, peuvent représenter aussi l’état de l’Église à travers son voyage terrestre. Bien entendu, l’apôtre s’adressait aussi à 7 églises locales précises qui existaient de son temps et qui avaient besoin de ses exhortations.
Il y a 3 points de vues relatifs aux 3 séries de jugements qui sont les sceaux, les trompettes et les coupes.

l’accomplissement des jugements superposés

Les trois séries se déroulent parallèlement pour se terminer simultanément au retour de Christ.

l’accomplissement des jugements partiellement superposés

Les 3 séries commencent successivement et se terminent tous au de Christ.

l’accomplissement des jugements successifs

Cette vue semble cadrer le mieux avec la structure chronologique du livre. Les 7 sceaux seront les premiers jugements et diffèrent peu en intensité des évènements similaires dans l’histoire en général. Dieu scelle ensuite les siens. Puis, le septième sceau introduira les 7 trompettes qui s’intensifieront en

jugement. Il y a ensuite une nouvelle parenthèse entre la sixième et la septième trompette. Puis, la septième trompette sonnera. Les principaux personnages des ces évènements sont présentés. Ensuite, le déversement des 7 coupes manifestera pleinement la colère de Dieu qui est suivie par la destruction de Babylone. Le retour de Christ amènera la paroxie des jugements et l’établissement du Millénium. Puis, nous voyons le tableau du jugement dernier et celui de l’état éternel.

Approche chronologique

La compréhension du livre dépend en grande partie de son interprétation. Prise comme oeuvre littéraire uniquement, l’Apocalypse devient impénétrable et étrange. Mais, comme Parole de Dieu et en harmonie avec d’autres textes bibliques, elle fait disparaître beaucoup de difficultés, et l’on perçoit un ensemble de révélations divines dévoilant les desseins de Dieu relatifs aux hommes.

Approche prétériste

Ce mot vient du latin « praeter » (« passé »). Ce point de vue situe tous les conflits apocalyptiques au temps de son auteur, où les premiers chrétiens furent persécutés par la puissance Romaine. La première présentation systématique de cette approche fut publiée par Allcazar, un jésuite, en 1613.
En fait, ce fut une réaction contre les réformateurs qui identifiaient Babylone à la Rome papale. Par cette interprétation, il s’efforçait de ramener les vues des réformateurs déjà bien répandues dans un autre contexte historique pour justifier le papisme.
Cette vue tend à détruire l’eschatologie biblique, car elle ne va pas au-delà du temps de l’apôtre. La fallacité de cette approche devient manifeste avec Apoc 4.1 , qui révèle « les choses après celles qui sont ». Si « les choses qui sont » (Apoc 1.19 ) se passaient vraiment du temps de l’apôtre, « celles qui doivent arriver après celles-ci » devaient logiquement se dérouler ultérieurement.

Approche historique

C’est la présentation symbolique de l’histoire continue de l’Église depuis sa naissance jusqu’au retour de Christ. Cette méthode fut surtout employée au temps de la Réformation pour lutter contre les abus de l’Église Romaine. L’interprétation se fait à la lumière des évènements marquant l’Eglise à travers les siècles. Ainsi, chaque génération peut interpréter ces prophéties en les identifiant aux évènements de son temps. J. F. Walvoord dit que « plus de 50 différentes interprétations.., dépendant des temps et des circonstances, du commentateur » existent. Edward Bishop ELLIOTT, p.ex., dans son « Horae Apocalypticae » situe les 7 trompettes entre 395 et 1453, et les réformateurs identifiaient les papes à l’Antichrist.
Cette méthode n’est pas satisfaisante, car une prophétie, même si elle renferme un double accomplissement, doit pouvoir être identifiée avec certitude à un évènement final. Il se peut que des évènements précis se rapportent parfois à un accomplissement partiel, mais l’interprétation primaire a toujours trait à l’accomplissement final, aussi lie-t-on toujours ces prophéties aux évènements de l’histoire de l’Eglise occidentale, alors que le christianisme était aussi répandu en Chine et aux Indes les premiers siècles.

Approche idéaliste non littérale

Cette interprétation tire son origine de l’école Alexandrine représentée par Clément d’Alexandrie et Origène. Influencés par la philosophie grecque, ils considéraient ce livre comme allégorique. Ils allaient donc au-delà de tout symbolisme naturel décrit dans l’Apocalypse. Leurs motifs étaient antichiliastes, et ils combattaient le Montanisme. Bien que cette méthode d’interprétation de l’école alexandrine ne trouve guère de faveur parmi les exégètes modernes, il y a toutefois « une tendance persistante de revenir à quelque usage de cette méthode pour éviter les implications prémillénaristes du livre de l’Apocalypse, dès qu’il est compris plus littéralement » (Walvoord, p.l6). Cette méthode ne contient aucune chronologie, et les symboles n’ont aucune relation avec des évènements défini, Ainsi, McClymont dit que « l’interprétation la plus sure et probablement la plus vraie est à considérer comme celle d’une interprétation symbolique de grands principes plutôt qu’une collection de prédictions définies » (D. E. Hiebert, p.264). Tout est interprété spirituellement. On y voit dans ce livre un conflit étendu entre le bien et le mal où la main victorieuse de Dieu est finalement visible. Cette approche néglige totalement le caractère prophétique du livre (Apoc 1.1-3 ) en ne tenant compte que de l’élément spiritualisé.

Approche futuriste

Selon Apoc 1.19 , il y e des choses présentes et futures, Dès Apoc.4.l, les visions restent encore à accomplir et précèderont immédiatement le retour de Christ jusqu’au chap. 19. Cette interprétation est aussi celle des pré-millénaristes en général.
« Les choses présentes » (Apoc.2 – 3) reflètent le tableau de l’Église en général. La dernière semaine de Daniel s’intercale entre les chap. 4 – 19. L’accent est mis sur la grande Tribulation. Au chap. 20, il y a le tableau du millénium et celui du grand Trône blanc. Aux chap. 21 – 22, nous avons la description de l’état éternel et peut-être en partie de ce qui sera contemporain au millénium.
Cette approche permet une interprétation plus littérale. M. C. Tenney dit (p. 142) que « plus on adopte une interprétation littérale, plus on est amené à être futuriste ». On peut encore objecter que le futurisme enlève toute vigueur pour l’encouragement du chrétien dans ses combats quotidiens, mais, jamais les prophètes de l’A.T. avaient démuni les saints de leur espérance, seul ressort dans leur détresse (voir aussi 2 Pi 3.10-14). Au contraire, les évènements historiques qu’on a essayé d’identifier aux prophéties apocalyptiques, ont causé beaucoup plus de tort que l’interprétation futuriste.
On objecte aussi que l’Apocalypse avait été rédigée en vue de l’encouragement des premiers chrétiens. Elle devait être comprise par eux. Elle était donc pratique et non prophétique, mais, les visions prophétiques n’étaient pas toujours comprises par les prophètes (Dan 12.4  ; 9.1 ; 1 Pi 1.10-12), et ce n’est pas absolument certain que le message apocalyptique était compris par les chrétiens contemporains à l’apôtre.

En conclusion, chacune des 4 approches offre des points positifs à retenir. Mais, l’interprétation futuriste reste sans doute la clef pour la compréhension de l’Apocalypse.

Approche eschatologique

Le chapitre 20 présente le règne de 1’000 ans. Le terme « millénium » est l’équivalent latin du grec

« Chilioi » et veut dire « mille ». On retrouve ce mot six fois dans les versets 1-10. La compréhension de ce texte dépend de l’interprétation de base de la prophétie en général, soit littérale ou allégorique.
Les chapitres 20 – 22 présentent la résurrection des saints martyrs du temps de la grande Tribulation, suivie de leur participation au règne de 1000 ans avec Christ. Pendant ce temps, Satan sera lié. Relâché à la fin du millénium, il entraînera une dernière fois les nations dans la révolte contre Dieu qui sera suivie par la résurrection des morts sans Christ et par le jugement final des méchants. Il y aura ensuite l’établissement d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre avec la cité éternelle, la « nouvelle Jérusalem ».
L’Église primitive n’avait certes pas de peine à comprendre ces textes, même Adolf Harnack théologien allemand libéral et célèbre pour son « Histoire du Dogme » écrit que « la foi dans le retour proche de Christ et de l’établissement de son règne de gloire était sans doute un point fort dans l’Église primitive » (Ch. Ryrie, p. 19). Le même auteur dit encore : « Là où la théologie philosophique n’avait pas encore pénétré, l’espérance millénaire n’était pas seulement chérie et défendue contre les explications opposées, mais encore elle était tenue avec force comme la foi chrétienne même » (ICHTUS No 74, mars 1978, p.13, cité par Homer Payne). En effet, jusqu’à la fin du 3e siècle, l’Église était en majorité chiliaste.
Irénée, Tertullien et Hippolyte étaient chiliastes. Puis, l’école Alexandrine développa la méthode allégorique de l’exégèse, où Origène y joua un rôle important. Ce fut une réaction contre le Montanisme qui propageait une forme excessive du chiliasme. Cette méthode fut développée par Tyconius (370-390) dans son « livre des règles », qui fut le premier essai de ce genre en latin, Dans cette oeuvre figurent sept clefs pour une interprétation spirituelle. Il avait aussi écrit un « Commentaire sur l’Apocalypse » où il spiritualisait tout, sans identifier aucun passage ou symbole naturel à un évènement défini, Augustin (354-430) influencé par Tyconius, fut totalement mystique dans son exégèse. Pour lui, l’Église était le royaume. Du fait que l’empereur Constantin introduisit une paix générale pour l’Eglise persécutée. Ainsi, il n’y avait plus de raison d’identifier la Bête à l’empire Romain. Pour Augustin, p.ex., la première résurrection signifiait la vivification des âmes spirituellement mortes. Le millénium commence avec le ministère de Christ sur la terre et se terminerait en 650, période de la venue de l’Antichrist. Le règne des saints, c’est la victoire sur le péché et sur le diable.
Désormais la spiritualisation de la prophétie prévalut sur le chiliasme. Mais, il y a toujours eu des défenseurs fidèles et courageux du chiliasme à travers les siècles, comme p. ex. les Vaudois, les Huguenots, les Anabaptistes, J.A. Bengel, John Wesley, etc.
Il y a 3 grands points de vue concernant le retour de Christ en relation avec le millénium:

Le Postmillénarisme

La majorité des post-millénaristes acceptent un millénium littéral précédant le retour de Christ qui établira le royaume éternel. Ceci se produit par une lente pénétration de l’Evangile dans les peuples qui seront peu è peu christianisés et soumis à Christ. Après cette période de paix et de justice, Christ reviendra. En effet, cette croissance du royaume est graduelle et le Christ gouvernera finalement dans tous les coeurs des hommes.
À la fin du millénium, il y aura une apostasie, et ensuite Christ reviendra. Le Dr. Boettner dit que « le millénium que les post-millénaristes entrevoient, est ainsi un âge d’or de prospérité spirituelle durant cette dispensation présente c.-à-d. l’âge de l’Église » (« The meaning of the Millenium »).
Les vues diffèrent quant à la durée de ce règne. Le mot « 1000 » n’est pas interprété littéralement.
Tout cela est une conséquence de l’influence que l’enseignement d’Augustin a eu sur la théologie. Il enseignait que l’Église devait finalement triompher dans ce monde. Il est dès lors compréhensible que l’église Romaine s’était emparée du pouvoir temporel.
En 1703, Whitby enseignait un postmillénarisme quelque peu différent. Pour lui, le millénium était encore à venir et serait précédé par le triomphe de l’Evangile sur le paganisme et sur Rome papale.
Il suffit de voir que les évènements de ces dernières décennies ont montré que cette thèse est illusoirement optimiste. Probablement pour cette raison, bien des théologiens favorables à cette vue jusque là, ont changé de camp pour rejoindre celui des a-millénaristes proche d’eux et qui connaît un regain d’intérêt actuellement.

L’Amillénarisme

Cette thèse rejette l’établissement d’un royaume terrestre Christ. Dès lors cette méthode spiritualise tout ce qui a trait è cette eschatologie. Il s’agit de bénédictions spirituelles dans l’expérience chrétienne. Le royaume est spirituel. Tout devient réalité présente plutôt que future. Les 1000 ans sont figuratifs, et ce royaume se situe entre la venue de Christ en chair et celle en gloire. Les prophéties trouvent leur accomplissement dans l’Église ou dans la « nouvelle terre ». L’amillénarisme est donc plutôt descriptif que prédictif. Il n’y a pas de chronologie. Toutefois, le retour de Christ est littéral et marque l’introduction de l’état éternel. L’apostasie précédera le retour du Seigneur.
L’amillénarisme diffère du postmillénarisme par sa vue pessimiste quant à l’apostasie précédant la venue de Christ. La première résurrection est interprétée comme étant figurative. W.J. Grier pense que ce sont les morts en Christ qui jouissent de la félicité (p.124). L’amillénarisme enseigne l’imminence du retour de Christ dans une certaine mesure, tandis que le postmillénarisme attend son retour après l’expansion du christianisme. Aussi, la résurrection de justes et celle des méchants sont simultanées au retour de Christ.

Le Prémillénarisme

Le passage dans Apocalypse 20 est un aboutissement d’une suite chronologique des évènements successifs des chapitres 6 – 19. Cette thèse interprète littéralement le retour de Christ sur la terre pour instituer son royaume de justice et de paix. C’est de ce royaume dont parlaient les prophètes de l’A.T. Ils entrevoyaient la bénédiction d’1sral comme première nation et celle de toutes les nations. Il aura une durée de 1’000 ans.
Le prémillénarisme est l’école la plus ancienne et remonte au temps de l’Église primitive. L’Église était chiliaste les 3 premiers siècles. Le prémillénarisme se trouve même dans les écrits antérieurs à l’Apocalypse, tels que p.ex. dans certains livres apocalyptiques juifs comme « Baruch » ou « 4 Esdras ». Ils parlent d’une période de tribulation dans le monde entier, de l’apparition du Messie, de la cité de Jérusalem purifiée, d’Israël rassemblé et de l’absence de toute guerre. Ces écrivains apocryphes étaient malgré tout profondément marqués par l’enseignement des prophètes de l’A.T., qui espéraient saluer le jour de l’Éternel, le venue du Messie sur la terre pour régner en justice.
La Bible tout entière enseigne cette vérité. Le Seigneur et les apôtres ne faisaient que confirmer les prophéties de l’A.T. (Daniel ; Zacharie ; Matthieu 24  ; Actes 3.19-21  ; Romains 9 – 11 ; 1 et 2 Thessaloniciens).
Le prémillénarisme est donc l’interprétation littérale des prophéties bibliques.

Conclusion

Le postmillénarisme ne peut expliquer raisonnablement l’Apocalypse. Ni l’école historiciste, ni l’école idéaliste n’ont pu concilier leur vue avec cette thèse. L’Apocalypse enseigne le triomphe de Christ comme une brève crise énorme aboutissant à la victoire du Seigneur lors de son retour physique sur la terre. Son triomphe n’est donc pas un long processus de christianisation.
L’amillénarisme met l’accent sur une interprétation allégorique. Mais la résurrection à la fin du chap. 20 et le jugement et le royaume éternel sont compris littéralement.
L’eschatologie prémillénariste cadre le mieux avec la structure de l’Apocalypse. Elle fait justice au livre « prophétique » et au canon de la Bible. Malgré les divergences parmi les prémillénaristes, ce système présente le moins de difficultés relatives aux nombreux problèmes dans le domaine de l’eschatologie biblique.
Une autre question est.si l’Apocalypse s’applique à l’interprétation d’un processus historique de l’âge de l’Église ou à celle d’un laps de temps très court précédant le retour de Christ. La première solution ne semble pas satisfaisante parce que les évènements du passé l’identifient difficilement d’une façon définie aux passages de l’Apocalypse chap. 4 – 19. Seule l’exégèse futuriste, dans le contexte prémillénariste, cadre avec l’ensemble des prophéties bibliques révélées progressivement et aboutissant à l’Apocalypse.

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Prédicateur: Michel Bohrer

Apocalypse : Introduction 2, historique et dates

Apocalypse : Introduction 2, historique et dates

prédication Apocalypse 1 : Michel Bohrer, 2014_06_04, église AB Vevey

titre : Apocalypse : Introduction 2, historique et dates

Résumé : Introduction au livre d’Apocalypse. Historique et date: Date domitienne, date néronienne, et date Vespasienne sont analysés. Présentation des thèmes principaux.

La date

Trois dates sont proposées : celle sous Domitien (95-96), celle sous Néron (60-68) et celle sous Vespasien (69-79).

Date domitienne

Différents passages semblent décrire le conflit s’accentuant entre 1’Église et l’empire Romain avec ses Césars. Bien que primairement prophétiques dans leur interprétation, beaucoup de passages font réellement allusion aux différentes tribulations des chrétiens auxquels s’adressait l’apôtre. Ainsi, la bête (13.4,15 ; 14.9-11 ; 15.2 ; 16.2 ; 19:20 ; 20.4,17) semble personnifier l’empire Romain avec son chef, où la première persécution générale pourrait s’insérer dans la période domitienne. Aussi, le culte de l’empereur fut-il à nouveau renforcé. En effet, déjà Jules César revendiquait les honneurs divins. Auguste fit ériger des temples en son honneur et à celui de Rome. Caligula exigea l’adoration universelle de sa propre statue qu’il voulait faire placer dans le temple de Jérusalem. mais, il mourut prématurément, assassiné, et ce plan ne fut jamais exécuté. Néron chercha simplement un bouc émissaire après l’incendie de Rome. Vespasien et Tite son fils étaient des hommes pratiques et ne développaient guère le culte de leur personne ; Avec Domitien, l’exaltation de la personne de l’empereur fut mis en relief, tandis que Trajan l’avait considérablement renforcé.

Eusèbe mentionne la persécution sous Domitien. Il fit aussi ériger un nouveau temple de César à Ephèse voué au culte de sa personne, ce qui explique les persécutions en Asie mineure. Ainsi, Jean semble avoir été exilé à l’île de Patmos, Antipas avait subi le martyr à Smyrne, où sévissait une persécution générale (1.9 ; 2.9-13), Jean fait état d’une détérioration dans les églises d’Éphèse, de Thyatire, de Sardes, de Pergame et de Laodicée. Or, pour arriver à un pareil état de choses, il devait se passer un certain laps de temps, si bien que la rédaction de ces lettres serait prématurée sous Néron. D’autre part, l’église de Smyrne n’avait pas encore existé avant 60 – 64 selon un écrit de Polycarpe qui rapporte que les chrétiens de cette ville ne connaissaient pas le Seigneur lorsque Paul écrivit sa lettre aux Philippiens (63) et Charles, p.ex., exclut une rédaction avant 75 (Guthrie, p. 955). L’apôtre Jean s’est-il servi des Évangiles de Matthieu et de Luc ? Charles fait un rapprochement entre l’Apocalypse et ces Évangiles (Apoc l.3 – Mat 26:18  ; Apoc 1. l6 – Mat 17.2  ; Apoc 1.3  – Luc 11.28  ; Apoc 6.17  – Luc 21.36 , etc.) (Guthrie p.956)

Date néronienne

Le même 5e roi dans Apoc 17.10 , dit-on, serait identifiable à Néron, mais à condition que l’on commence à compter par Auguste et non par Jules César. Puis, qui serait le 6e roi, Galba, Othon, Vitellius ou Vespasien ? Tite serait-il le 7e et Domitien le 8e roi ?
Le nombre 666 fut aussi identifié à Néron, car la transcription de ce nom en hébreux donne un total de 666. Cet argument provient de Fritsche qui pour la première fois le proposa en 1831.
Le seul argument valable en faveur de la date néronienne semble être la description du temple en Apoc 11 , d’où l’on pourrait conclure la rédaction du livre avant la destruction de Jérusalem.
Mais je considère tous ces arguments comme fallacieux, ces visions ayant trait au temps précédant de peu le retour de Christ, ce qui se couvre parfaitement avec les prophéties de l’A.T. L’interprétation est donc prophétique dans ce cas, mais peut trouver son application secondaire dans des événements historiques pour autant qu’ils puissent y être identifiés.

Date Vespasienne

Ceux qui identifient le 6e roi (Apoc 17.10 ) à Vespasien optent pour cette date. Mais, nous avons déjà mentionné le peu d’intérêt qu’attachait Vespasien au culte de sa personne. En plus, il n’y a pas eu de persécutions sous son règne.
En conclusion, la date de 95-96 peut être proposée, ce qui correspond également à la tradition des Pères.

Circulation et Canonicité

Aucun autre livre du N.T. ne peut revendiquer un aussi grand nombre de témoignages unanimes des pères de l’Église des trois premiers siècles. Adressé aux sept églises d’Asie mineure, ce livre débordait rapidement de ce cadre géographique quant à sa circulation, car son caractère passionnait ses lecteurs qui passaient des temps difficiles sous Trajan.
Il est normal de ne trouver aucune trace d’une allusion à ce livre par d’autres écrivains à la fin du premier siècle, sa rédaction se situant autour de 96.
Hermas dans son « Pasteur », au début du premier siècle, fait allusion à l’Apocalypse, en parlant « d’une grande tribulation » (II,2) (voir Apoc 7. l4), d’une bête, de sa tête à 4 couleurs, de locustes sortant de sa bouche, de l’Église qui a des couronnes de palmes et des vêtements blancs, du « sceau sur lequel est le nom du Fils de Dieu », etc. Toutes ces images sont familières au lecteur de l’Apocalypse.
Ignace, compagnon des apôtres et martyr en 107 , écrivit trois épîtres sans citer les livres du N.T., à l’exception de l’Épître aux Éphésiens. Dans son épître aux Romains, il fait une allusion à Apoc 1.9 (« en hypomoné Jesou », « la patience en Jésus »). Ce terme ne se trouve nulle part ailleurs dans le N.T.
Polycarpe, évêque de Smyrne, probablement ami de l’apôtre Jean, ne nous a laissé aucune citation directe. Mais on trouve des allusions dans le récit de son martyr provenant de l’église de Smyrne. Ainsi, p.ex., lorsque le feu s’approcha de son corps, il fit une prière en commençant par les paroles d’Apoc 11.17 (« Kyrie ho Theos ho pantokrator » – « Seiqneur Dieu Tout-Puissant »).
Papias, évêque de Hierapolis, un des auditeurs de l’apôtre Jean et ami de Polycarpe, écrivit sur le Millénium dans un quart de ses cinq livres, qui ont tous péri selon Eusèbe. Celui-ci, en 324 et André, évêque de Césarée au 6e siècle, témoignent de l’emploi que Papias avait fait de l’Apocalypse. Antichiliaste, André écrivit lui-même un commentaire sur ce livre en affirmant son authenticité. Il écrivit: « Concernant l’inspiration de l’Apocalypse, nous pensons qu’il est superflu d’employer beaucoup de mots pour montrer que Grégoire béni, le théologien Cyril et des hommes plus anciens, à part Papias, Irénée, Méthodius, Hippolyte, ont rendu témoignage au titre que ce livre a pour ce qui est de notre confiance » (Gaussen « The Canon of the Scriptures » p. 293). Eusèbe, également amillénariste, prétendait qu’Irénée et d’autres avaient reçu la doctrine du Millénium de Papias « un homme de petite capacité, qui formulait son système basé sur une fausse construction des narrations apostoliques ».
Justin Martyr, un philosophe converti, né en Palestine, qui souffrit le martyr en 165 , écrivit dans son « Dialogue avec Trypho » (155 – 160) ». « Un certain homme parmi nous, dont le nom était Jean, un des apôtres de Christ, prophétisait dans une révélation qui lui fut faite, que ceux qui croient en notre Christ, passeraient 1000 ans à Jérusalem, et que après cette résurrection générale de tous, aurait lieu et un jugement » (Gaussen, p. 295).
La narration des martyrs de Lyons fut composée par une personne échappée en 177. On y trouve les expressions comme « Je suis l’Agneau où qu’il aille » (Apoc 14.4 ) et « au témoin fidèle et véritable et le premier dé des morts » (Apoc 1.5  ; 3.14). On trouve aussi le terme « bête » « thériou »), faisant allusion à la rage de leurs persécuteurs.
Irénée, dans son « De Haeresibus » autour de 186, cite souvent l’Apocalypse comme l’oeuvre de « Jean, disciple du Seigneur » et de « Jean » et comme « L’Apocalypse ». Il parle « des anciennes copies les plus exactes de ce livre saint et du témoignage de ceux qui avait vu Jean de leurs propres yeux », ce qui démontre leur circulation parmi les chrétiens. Il cite ce livre dans 31 passages au moins.
Meliton, évêque de Sardes, écrivait environ en 175 un traité sur l’Apocalypse dont seul le titre est conservé dans les écrits d’Eusèbe (Hist. Eccl. IV, 26). C’était « L’Apocalypse de St. Jean ».
Théophile, évêque d’Antioche, le cite en combattant l’hérésie d’Hermogène en 181.
Clément d’Alexandrie, contemporain de Tertullien et d’Origène, accepta ce livre comme canonique et le cita fréquemment.
Tertullien de Carthage, le plus ancien des pères latins (en 200 env.) cite plus de 70 passages de l’Apocalypse. Il défend ce livre contre Marcion, l’hérétique qui le rejetait, en faisant appel au témoignage des églises d’Asie et à la succession des évêques remontant à Jean, son auteur.
Le Canon Muratorien, un fragment daté vers la fin du 2e siècle, inclut 1’Apocalypse de Jean et ne recommanda pas celle de Pierre.
Au premier siècle, Marcion rejetait l’Apocalypse en 140 env., ainsi que les autres livres du N.T., à l’exception des 10 Épitres de Paul et de l’Évangile de Luc.
Les Alogis, groupe obscur, furent des adversaires féroces du Montanisme qui enseignait le millénium, avec l’effusion de St-Esprit. Ils rejetaient en bloc l’Évangile de Jean et l’Apocalypes.
Caïus écrivit aussi contre les montanistes, spécialement contre Proclus et attribuait l’Apocalypse à Cérinthus. Il accusait ce dernier de l’avoir écrit lui-même en l’attribuant ensuite faussement à l’apôtre Jean, mais il était anti-chiliaste et voyait dans l’Apocalypse des divergences par rapport aux autres écrits du N.T.

Hippolyte, contemporain de Caïus, s’établit à Rome en 235 et réfutait ses thèses, en attribuant 1’Apocalypse à l’apôtre Jean. André, évêque de Césarée au 6e siècle, disait qu’il était l’auteur d’un commentaire sur ce livre. Selon Michaëlis, l’influence des écrits d’Hippolyte y était pour beaucoup dans la reconnaissance universelle de 1’Église du 3e siècle de l’Apocalypse.
Origène, ami d’Hippolyte, mais anti-chiliaste ardent, considère l’Apocalypse comme divinement inspirée et, sortant de la plume de l’apôtre Jean, Eusèbe cite un passage de ses écrits : « Que devons-nous dire de Jean qui mit sa tête sur la poitrine de Jésus, car il ne nous a pas seulement laissé un Evangile… mais, de même il a écrit l’Apocalypse » (Gaussen, p. 302).
Cyprien de Carthage, contemporain d’Origène cite l’Apocalypse comme « une oeuvre de St. Jean, un livre de l’Ecriture Sainte », « un livre inspiré de Dieu ».
Dionyse, évêque d’Alexandrie autour de 235, ne conteste pas la canonicité de ce livre, mais son apostolicité. Il écrivit qu’il n’osait pas le rejeter étant donné que « si nombreux frères s’étaient attachés et « Jean quel qu’il ait été pour écrire l’Apocalypse, avait une révélation divine qu’il recevait du ciel, la connaissance et une prophétie ». Il continue en disant qu’il ne veut pas nier cela et qu’il admet « avec d’autres que cela doit avoir été l’oeuvre de quelque homme saint et divinement inspiré » (Gaussen page 300)
Dès lors, le rejet de l’Apocalypse devient plus fréquent en Orient qu’en Occident. Ainsi, Crégoire Nazinansus, Amphilochius d’Icone et Théodoret émettaient des réserves quant à l’authenticité du livre ou se déclaraient franchement contre.
Dans l’Eglise occidentale, par contre, la vue traditionnelle fut maintenue, mais Ephrème Syrus, Basille de Césarée, Grégoire de Nissa, Epiphane, Athanase, Cyril d’Alexandrie et Didyme en Orient acceptaient également l’Apocalypse comme divinement inspiré.
Jusque là aucune version officielle n’existait quant à la canonicité des livres. D’autre part, l’opposition contre l’inspiration de l’Apocalypse e faisait sentir dans la mesure où les prophéties ne s’étaient pas accomplies. Malgré tout cela, les canons des versions qui omettaient l’Apocalypse, n’étaient pas considérés comme finaux.
En 360 un synode lors du Concile de Laodicée adopta un ordre d’interdire la lecture de tout livre non-canonique lors de services publiques. L’Apocalypse ne figurait pas parmi les livres canoniques. Au Concile de Carthage, en 397, elle figura dans la liste des livres canoniques.
Mais, la liste des lires canoniques fut finalement ratifiée au Concile de Constantinople. Ainsi, il n’y avait plus de doute quant à l’acceptation universelle de tous les livres du N.T. Face au hérésies de plus en plus étalées, comme p.ex. l’arianisme et face à la controverse avec les antichilastes, cette finalité du Canon était vraiment l’oeuvre de Dieu qui veillait sur sa Parole. D’une part, l’Épître aux Hébreux fut acceptée par l’Église occidentale et d’autre part l’Apocalypse par l’Église orientale.

Thème

L’interprétation correcte dépend de la compréhension du thème général. Apocalypse 1.1 fournit la clef, en projetant l’image vers le futur : « Révélation de Jésus-Christ… pour montrer les choses qui doivent arriver bientôt… ». « Révélation » (apokalypsis) signifie « dévoiler ce qui a été caché jusqu’à maintenant ». Mais, c’est aussi la révélation de Dieu à l’homme (Gal 1.12 ) Dieu ne nous a donc pas donné ce livre pour en mystifier les lignes, mais pour nous révéler l’accomplissement de ses plans. Le degré des difficultés dans l’interprétation du livre dépend en grande partie de la compréhension des desseins de Dieu à travers toute la Bible.
Jésus-Christ, L’Agneau, est la clef du livre. Il en est le centre dont dépendront finalement tous les événements. N’est-il pas venu pour mourir à la Croix, afin de vaincre les puissances de ténèbres et d’accomplir les desseins de Dieu ! Dès lors, « le Père lui a donné tout le jugement » (Jean 6.22 ).
Trois thèmes ressortent clairement du livre : le jugement, la rédemption (Apoc 1.5  ; 7.14 ; 12.11) et le royaume de Dieu. Il y a interrelation entre ces sujets. Le Fils de l’homme s’élèvera pour juger le monde qui l’a rejeté sans cesse depuis sa crucifixion, ou plus exactement, depuis la chute de nos premiers parents. La longue patience de Dieu prenant fin, le jugement est transmis au Fils (Jean 6.27 ) qui l’exécutera contre ceux qui auront refusé sa grâce. Parallèlement, il apportera aussi la rédemption finale à ceux qui ont mis leur confiance en Lui. la prophétie biblique, à l’encontre de la philosophie grecque pour qui le temps ressemble à un cercle sans commencement ni fin, a un but précis : l’établissement du royaume de Dieu sur la terre et son prolongement après la disparition des cieux et de la terre dans l’éternité. C’est un perspective extraordinaire.

Liens Connexes

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Prédicateur: Michel Bohrer

Apocalypse : Introduction 1, l’auteur (Jean)

Apocalypse : Introduction 1, l’auteur (Jean)

prédication Apocalypse 1 : Michel Bohrer, 2014_04_04, église AB Vevey

titre : Apocalypse : Introduction 1, l’auteur (Jean)

Résumé : Survol du livre d’Apocalypse. étude sur l’auteur (Jean) et les témoignages internes et externes sur l’auteur.

L’auteur

L’auteur de ce livre est Jean (1.2,4,9 ; 22.8). Il est « serviteur » du Seigneur et des sept églises auxquelles il s’adresse. Il « a part aux tribulations » avec ses frères. Il est « prophète ». Comme « ancien » (2 Jean 1 et 3 Jean l) il es connu aimé, estimé et écouté par les sept églises. Il s’agit de l’apôtre Jean, frère de Jacques et fils de Zébédée (Marc 1.19-20). Probablement pêcheur, il travaillait dans l’entreprise de son père (Mat 4.21-22 ). Touché par le témoignage de Jean-Baptiste, il suivit Jésus (Jean l). Il était le disciple que Jésus aimait (Jean 13.23  ; 20.2 ; 21.7,20), donc un ami intime du Seigneur. Comme tel, il montrait un grand intérêt “aux choses qui devaient arriver” pour aboutir è la pleine révélation de Jésus-Christ, le Messie, lors de sa venue en gloire sur la terre (Jean 16.13  ; Apoc 1.19 ) Il devait certainement se souvenir de la scène exceptionnelle sur la montagne de la transfiguration (Mat 17.1-8 ), lorsqu’il rédigeait l’Apocalypse.
Jean dont le nom est mentionné trois fois dans les Actes (3.1,4 ; 4.13 ; 8.14), était une des principales figures parmi les frères responsables de l’église de Jérusalem. Il avait un caractère passionné et un nom è propos (« fils de tonnerre », Marc 3.17 ). Ces traits ressortent dans le récit en Luc 9.51-56 , lorsqu’il voulait faire descendre le feu sur des gens en Samarie qui refusaient de suivre Jésus. L’Apocalypse présente les mêmes caractéristiques dans la description des jugements sévères qui seront la part des méchants, mais avec la différence que cette fois-ci Jean est inspiré par le St. Esprit indiquant que le temps de grâce aura passé alors.

Selon la tradition, Jean termina sa carrière chrétienne à Ephèse, où il mourut sous Trajan entre 98 et 117. Ce séjour semblait avoir été interrompu par son exil à Patmos où probablement il écrivit l’Apocalypse en 95.

Témoignages externes

Les pères de l’église attribuent l’Apocalypse unanimement à l’apôtre Jean. Justin martyr devenu chrétien en 133, écrivit dans son « Dialogue avec Tryphon » (156-160) : « Un certain homme, parmi nous, dont le nom était Jean, un des apôtres de Jésus-Christ, prophétisait dans une révélation faite à lui ».
Irénée, disciple de Polycarpe, (130-185), cite souvent dans son traité « Contre les hérésies » l’Apocalypse comme « l’oeuvre d’un disciple du Seigneur ». Il connaissait des frères qui avaient vu Jean (Justin martyr et Papias, p.ex.).
Papias fut cité par André, évêque de Césarée au 6e siècle et par Eusèbe de la même ville (265-339) au sujet de l’Apocalypse et de son auteur. Si Papias avait, eu une autre idée, Eusèbe n’aurait pas manqué de le relever, puisqu’il cherchait è tout prix à établir la non-apostolicité de ce livre. Méliton (170), Théophile (180), Tertullien (200), Hyppolyte (env. 240), Oriqène (233) et Clément d’Alexandrie (145-220) confirment tous l’apostolicité de l’Apocalypse.
Un peu plus tard, Athanase et Augustin attribuent ce livre aussi à l’apôtre Jean.
L’apostolicité de l’Apocalypse faisait l’objet de l’unanimité de l’église jusqu’au milieu du 3e siècle. Dès l’an 200, l’école d’Alexandrie manifesta une nette tendance. Antichiliaste sous l’influence de la philosophie grecque.
Dionyse d’Alexandrie (264), élève d’Origène, était le premier à vraiment contester l’apostolicité de ce livre, se basant sur « le dialecte et le langage qui ne sont pas un bon grec, mais.., des idiomes barbares et à plusieurs places des solécismes, ce qui n’est pas nécessaire » (Walvoord, p. 11). Il l’attribue en conséquence à un autre Jean d’Asie, mais cette assertion s’évanouit si l’on tient compte des expressions hébraïques qui se couvrent avec celles de l’A.T., notamment celles de Daniel, Ezéchiel, Zacharie.
La critique moderne réfute cet argument, car le langage particulier de Jean n’est pas dû à son ignorance, mais à l’inspiration du St-Esprit qui voulait parachever les desseins de Dieu à travers la plume de Jean. Ainsi, la prophétie de l’A.T. trouvera son accomplissement en Jésus-Christ dans ce dernier livre. Dionyse se base aussi sur le récit d’un voyageur concernant les deux tombes de Jean à Ephèse, mais son argumentation n’inspire pas confiance, car rien n’est plus facile d’inventer une seconde tombe lorsque l’opportunité lexique, Cela s’était déjà produit lors des multiplications de reliques au cours des siècles, Ce témoignage est flou et subjectif et ne provient que du troisième siècle,
Marcion (140), hérétique excommunié en 144 de la communauté orthodoxe à Rome pour ses idées erronées, rejetait l’Apoca1 ypse ainsi que tous les écrits néo-testamentaires, sauf les 10 Épîtres pauliniennes et l’Évangile de Luc. Il enseignait que le Dieu de l’A.T., le « démiurge » (dieu créateur selon la philosophie platonicienne) était un être inférieur par rapport au Père de Jésus.
Les Alogis, surnommés ainsi par Épiphane à cause de leur opposition à la doctrine de Jean, « Le Logos », rejetaient l’Apocalypse et l’Évangile de Jean. Cela se situe autour de l’an 175. Ce groupe s’opposait surtout aux Montanistes qui enseignaient le millénium et l’effusion du St. Esprit. Ils rejetaient l’Apocalypse en l’attribuant à Cérinthe, également hérétique (gnostique), vivant vers 100 en Asie mineure. Mais cette assertion est dénuée de tout fondement historique et logique.

Témoignages internes

  1. Qui d’autre que l’apôtre Jean aurait pu connaître si bien les sept églises ? Qui d’autre que lui aurait pu être connu, estimé, écouté par ces églises ? Ce grand apôtre n’avait certainement pas besoin d’user de ce titre pour faire passer son autorité.
  2. Il diffère des auteurs pseudépigraphiques qui s’attribuaient des noms de personnages bibliques remontant à une époque antérieure, tels que « l’ascension d’Ésaïe » ou « le livre d’Enoch ». Jean a le courage de publier son propre nom en affirmant son ministère de « prophète » et « d’apôtre » (22.6-9,18), le Saint-Esprit lui révélant « les choses qui vont arriver » (Jean 16.13 ). C’est une projection vers le futur l’accomplissement des prophéties de l’A.T. par les jugements, par l’établissement du royaume terrestre, par le jugement dernier et par l’état éternel, En cela les écrits apocalyptiques extra-bibliques diffèrent foncièrement.
  3. L’Apocalypse contient des expressions et des idées communes aux autres écrits de Jean, ce qui renforce la conviction de l’identité de l’apôtre, auteur de l’Apocalypse à celui de 1’Evangile de Jean. En voici quelques exemples :

Le mot « Logos » se référant à Christ est employé uniquement par Jean (Jean 1.1  ; Apoc 19.13 ).

Le mot « l’Agneau » (« arnion » se trouve seulement dans l’Apocalypse (5.6,8,10,12,13 ; 6.l,l6 ; 12.11 ; l3.8,11 ; 14.1,10,4 ; 15.3 ; 17.4 ; 19.7,9 ; 21.9,14,22,23,27). Dans Jean, le mot grec est « amnos » (1.26,29) et désigne aussi Jésus-Christ.

« Fontaine », « eau vive » (Jean 4.10 ,14 ; 7.38 – Apoc 7. l7 ; 2l.6 ; 22.17)

« Berger » (Jean 10.1  ; 21.16 – Apoc.7.17)

« Temple » (Jean 4-2 l – Apoc 2 l:22)

« Tout oeil le verra” (Jean 19.37 Apoc 1.7 , cit. Zach 12.10 )

Allusion à la manne (Jean.6.31 – Apoc 2.17 )

« Véritable » (Alethinos) (Jean 1.9  ; 4.23,37 – Apoc 3.7 ,14 ; 6.10 ; l5.3 ; 6.32; 7.28; 15.1; l6.7 ; 19.2,9,11 ; 21.5,6)
17.3 ; 19.35

« Témoignage » (martyria) (Jean 1.7  ;3.11,32,33 – Apoc 1.2 ,9 ; 6.9 ; 11.7 ;
5.31,32,34,36 ; 8.13 12.11 ; 12.17 ; 19.10 ; 19.35 ; 20.40)
4 fois dans 1 Jean)

« Vaincre » (nikao) (Jean 16.33  ; – Apoc 2.7 ,11,17,26 ;
1 Jean 2.13 ,14 ; 3.5,12,21 ; 6.2 ; 11.7 ;
1 Jean 4.4  ; 5.4,5 ; 12.11 ; 13.7 ; 15.2 ;
17.14 ; 21.7)

« garder les commandements (Jean 14.15  ; Apoc 12.17  ;
1 Jean 3.24
Jean a une prédilection pour les antithèses : lumière – ténèbres ; vérité – erreur ; puissance de Dieu – puissance de Satan ; salut éternel – peines éternelles, etc.
Austin Farrar écrivit que « derrière toute la littérature johannique, il y a une identité de rythme (Guthrie, p. 940).
Wettstein et Lardner ont trouvé au moins 40 textes dans l’Apocalypse, contenant des éléments identiques à ceux dans l’Évangile de Jean.
Les particularités linguistiques ne sont pas une preuve suffisante pour rejeter l’identité de l’auteur de ce Livre avec celui des autres écrits de Jean. Il écrivit : « sans perte de lucidité ou de puissance littéraire, le Livre semble défier ouvertement et délibérément les grammairiens, et même comme littérature, il est insurpassable dans son propre champ » (Swete page CXX).
Comme déjà dit, Dionyse reprochait à l’auteur de ce livre un grec incorrect. Selon lui, ce n’était pas le même Jean que celui qui rédigeait l’Évangile de Jean. Différentes réponses ont été proposées quant à ces irrégularités linguistiques.
Westcott pense que l’Apocalypse avait été écrite au moins 20 ans avant celui de l’Évangile de Jean. Cela lui aurait permis d’améliorer son grec pour écrire l’Evangile. Mais, l’emploi de formes correctes et incorrectes souvent amalgamées semble bien être dû à un choix délibéré.
Une autre théorie est celle que l’Apocalypse aurait été mise au propre par Jean tandis que son Évangile aurait été achevé avec la collaboration d’un excellent connaisseur du grec, ce qui laisserait à l’ap8tr Jean la qualité d’auteur de ces deux écrits.
En dépit des différences linguistiques et grammaticales, l’Apocalypse a finalement plus d’affinités avec les écrits de Jean qu’avec aucun autre livre du N.T.
L’élément théologique y est également pour contester à Jean l’attribution de l’Apocalypse et de son Evangile. mais il est évident que le dernier livre présente Dieu et Jésus-Christ sous un aspect où Sa justice triomphe dans un équilibre parfait par rapport à Son amour. Cela cadre parfaitement avec Ses desseins éternels. L’amour de Dieu (Évangile de Jean) a été manifesté en Jésus-Christ, le Sauveur, tandis que Sa justice éclatera en Jésus-Christ, le Juge (Apocalypse). Ces deux écrits se complètent donc harmonieusement.
Certaines difficultés historiques se présentent également. Irénée disait que Jean subit le martyr avec son frère Jacques sous Agrippa I, en 44. Si tel était le cas, il ne serait ni l’auteur de l’Évangile ni de l’Apocalypse. Ce problème est lié à celui des deux Jean à Ephèse. S’il n’y avait eu qu’un Jean et qu’il n’était pas l’apôtre (puisqu’il était mort selon Irénée), celui de Patmos devait donc être l’autre Jean. Si, par contre, il devait y avoir eu deux Jean à Ephèse, l’assertion d’Irénée doit être fausse.
On dit aussi que Jean aurait été trop âgé pour avoir écrit un tel livre à la fin du premier siècle, ceci à cause de la diminution de ses facultés mentales. Pourtant, George Bernard Shaw a bien pu écrire encore à 90 ans. A combien plus forte raison un écrivain inspiré per le St. Esprit

Théories d’autres auteurs

Jean l’Ancien

On cite volontiers une phrase de Papias qui parle de « Jean l’ancien », mais Papias aurait-il volontairement induit en erreur ses lecteurs en attribuant ce titre à un autre Jean à Ephèse? N’aurait-il pas produit de la confusion dans l’esprit des premiers chrétiens qui avaient connu Jean ?
Un Pseudonyne
Personne n’aurait osé, au temps des apôtres et quelques années après, s’attribuer le nom de Jean sans avoir été rejeté par l’église primitive.

Jean-Marc

Dionyse évoquait cette possibilité, puis il a congédia de nouveau à cause de l’évidence- du témoignage historique. D’autre part, marc ne donne pas l’impression d’avoir été l’auteur de l’Apocalypse, ses qualités se situant sur un autre plan spirituel.
En conclusion, nous pouvons citer E. Stauffer (par Léon Morris, p. 33), « Ces 3 principaux écrits johanniques ne sont pas seulement liés en style, ils sont aussi liés en théologie, et ils forment avec 2 et 3 Jean un groupe individuel d’écrits qui ressort clairement du reste de la littérature de l’église primitive. Vu tout cela, nous sommes suffisamment fondés pour attribuer ces 5 écrits à un auteur commun d’une individualité remarquable et d’une grande signification et de l’attribuer à l’apôtre Jean ».

Différents passages semblent décrire le conflit s’accentuant entre 1’Église et l’empire Romain avec ses Césars. Bien que primairement prophétiques dans leur interprétation, beaucoup de passages font réellement allusion aux différentes tribulations des chrétiens auxquels s’adressait l’apôtre. Ainsi, la bête (13.4,15 ; 14.9-11 ; 15.2 ; 16.2 ; 19:20 ; 20.4,17) semble personnifier l’empire Romain avec son chef, où la première persécution générale pourrait s’insérer dans la période domitienne. Aussi, le culte de l’empereur fut-il à nouveau renforcé. En effet, déjà Jules César revendiquait les honneurs divins. Auguste fit ériger des temples en son honneur et à celui de Rome. Caligula exigea l’adoration universelle de sa propre statue qu’il voulait faire placer dans le temple de Jérusalem. mais, il mourut prématurément, assassiné, et ce plan ne fut jamais exécuté. Néron chercha simplement un bouc émissaire après l’incendie de Rome. Vespasien et Tite son fils étaient des hommes pratiques et ne développaient guère le culte de leur personne ; Avec Domitien, l’exaltation de la personne de l’empereur fut mis en relief, tandis que Trajan l’avait considérablement renforcé.

Eusèbe mentionne la persécution sous Domitien. Il fit aussi ériger un nouveau temple de César à Ephèse voué au culte de sa personne, ce qui explique les persécutions en Asie mineure. Ainsi, Jean semble avoir été exilé à l’île de Patmos, Antipas avait subi le martyr à Smyrne, où sévissait une persécution générale (1.9 ; 2.9-13), Jean fait état d’une détérioration dans les églises d’Éphèse, de Thyatire, de Sardes, de Pergame et de Laodicée. Or, pour arriver à un pareil état de choses, il devait se passer un certain laps de temps, si bien que la rédaction de ces lettres serait prématurée sous Néron. D’autre part, l’église de Smyrne n’avait pas encore existé avant 60 – 64 selon un écrit de Polycarpe qui rapporte que les chrétiens de cette ville ne connaissaient pas le Seigneur lorsque Paul écrivit sa lettre aux Philippiens (63) et Charles, p.ex., exclut une rédaction avant 75 (Guthrie, p. 955). L’apôtre Jean s’est-il servi des Évangiles de Matthieu et de Luc ? Charles fait un rapprochement entre l’Apocalypse et ces Évangiles (Apoc l.3 – Mat 26:18  ; Apoc 1. l6 – Mat 17.2  ; Apoc 1.3  – Luc 11.28  ; Apoc 6.17  – Luc 21.36 , etc.) (Guthrie p.956)

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Prédicateur: Michel Bohrer

Paul Un Berger Modèle

Paul Un Berger Modèle

Introduction :

Je vous invite à ouvrir vos Bibles dans la première Epître de Paul aux Thessaloniciens, au chapitre 3. Dans ce chapitre, vous serez encouragés et stimulés par l’attitude, les paroles et le comportement de l’apôtre. Paul est un véritable berger des âmes, à l’instar de notre Sauveur Jésus-Christ.

I. L’APÔTRE EST CONCERNE POUR LES THESSALONICIENS

Versets 1-5 : « 1 C’est pourquoi, n’y tenant plus, nous avons jugé bon de rester seuls à Athènes 2 et vous avons envoyé notre frère Timothée, serviteur de Dieu (et notre collaborateur) dans l’Evangile de Christ, pour vous affermir et vous encourager dans votre foi, 3 afin que personne ne soit ébranlé au milieu des difficultés présentes. En effet, vous le savez vous-mêmes, c’est à cela que nous sommes destinés.

4 De fait, lorsque nous étions chez vous, nous vous annoncions d’avance que nous allions connaître la persécution, et c’est ce qui est arrivé, comme vous le savez.

5 Voilà pourquoi, n’y tenant plus, je l’ai envoyé pour m’informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur ne vous ait tentés et que nous n’ayons travaillé pour rien ».

Une note sur l’arrière-plan historique : Vous vous souviendrez que l’apôtre et ses compagnons d’œuvre n’avaient été que quelques semaines à Thessalonique. Ils avaient annoncé l’Evangile et instruit les nouveaux croyants dans la foi chrétienne. Mais les Juifs, jaloux, ont soulevé la foule et ils ont dû fuir la ville.

Ils avaient désiré retourner à Thessalonique, en tout cas Paul, à une et même deux reprises, mais Satan les en avait empêchés (2.18). Puisque l’apôtre ne pouvait retourner à Thessalonique, il a envoyé Timothée pour encourager les frères. Il semblerait que Silas soit allé à Philippe (Ac 17.14-17 ; 18.5).

L’apôtre était donc seul à Athènes (le nous au verset 1 souligne la modestie de Paul ; cf. verset 5 : « Je l’ai envoyé »).

Oui, Paul est concerné pour les frères et sœurs de Thessalonique… Comment vont-ils au niveau de la foi ? Est-ce qu’ils tiennent bon, au milieu des épreuves ? L’expression « n’y tenant plus » à deux reprises (v. 1+5) exprime la tension que l’apôtre ressentait.

C’est pourquoi il envoie Timothée, afin « d’affermir et d’encourager » les croyants dans leur foi (v. 2). Une partie non négligeable du ministère des apôtres consistait à enraciner les nouveaux croyants dans la foi. Ce ministère est tout aussi important aujourd’hui. Ainsi, Paul est prêt à rester seul à Athènes pour le bien des croyants (Ac 17.15-16).

Dans la vie, nous traversons des tempêtes. Elles sont temporaires, mais nous ne pouvons y échapper (v. 3). L’apôtre désire que les Thessaloniciens restent fermes au milieu des afflictions.

Prenons à cœur les paroles du Seigneur : « … Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage : moi, j’ai vaincu le monde » (Jn 16.33). Au sein des tempêtes de la vie, le Seigneur est avec nous dans la barque, et il nous amènera à bon port. Prenez courage ! Dieu a permis les épreuves dans la vie des croyants pour nous rendre plus fermes, pas pour que nous soyons emportés par elles. Elles nous aident à porter notre regard sur ce qui est permanent (Col 3.1-3). « L’or est plus pur après qu’il est passé par le feu ; sois de l’or, et le feu de l’épreuve ne te fera aucun mal ».

Rappelez-vous que les épreuves n’arrivent pas sans la connaissance, l’accord et le contrôle de Dieu. Et c’est notre Père céleste qui en mesure l’étendue et la durée, dans son amour et sa sagesse infinis.

La Bible affirme que « nous sommes destinés » aux afflictions (grec thlipsis : pression, tribulation, affliction, détresse). Ne permettez pas à celles-ci de vous ébranler, car elles font partie du plan de Dieu pour ses enfants.

Une vie protégée reste immature.

L’apôtre craignait « que le tentateur ne vous ait tentés et que nous n’ayons travaillé pour rien » (v. 5). Paul ne craignait pas que les Thessaloniciens perdent leur salut : il savait que cela était impossible (Dieu nous a choisis ; 1.4). Ce qu’il craignait, c’est qu’ils aient cessé de marcher par la foi, de faire confiance à Dieu dans leurs circonstances de vie.

II. L’APÔTRE EST ENCOURAGE PAR LES THESSALONICIENS

Versets 6-10 : « 6 Mais Timothée vient de nous arriver de chez vous, et il nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour ; il nous a dit que vous avez toujours de nous un bon souvenir et que vous désirez nous revoir autant que nous le désirons aussi. 7 C’est pourquoi, frères et sœurs, dans nos angoisses et nos épreuves, nous avons été encouragés à votre sujet par votre foi. 8 En effet, maintenant nous vivons, puisque vous tenez ferme dans le Seigneur.

9 Comment exprimer en retour toute notre reconnaissance à Dieu à votre sujet pour toute la joie que nous éprouvons à cause de vous devant notre Dieu ? 10 Nuit et jour, nous le prions avec beaucoup d’insistance de nous permettre de vous revoir et de compléter ce qui manque à votre foi ».

« Mais maintenant » (v. 6)… Si, dans les versets 1-5 le ciel est chargé de nuages menaçants, le verset 6 apporte un changement net, pour laisser la place au soleil. Timothée revient de Thessalonique avec de bonnes nouvelles : la foi et l’amour des frères et sœurs n’ont pas vacillé, malgré les afflictions.

  • La foi : pas simplement une croyance, mais une vie.
  • L’amour : cet amour doit s’étendre envers tous ceux que Dieu aime. Un amour impartial et universel, quel que soit le pays, la couleur ou la condition sociale de la personne.

Là où règne la foi et l’amour, il y a une Eglise vivante, saine et prospère.

De plus, les Thessaloniciens gardent un bon souvenir de Paul, et ils désirent le revoir.

Il y a des visages que nous ne pouvons jamais oublié. Il y a des personnes dont le caractère restera gravé en nous et sera une source d’inspiration pour la vie.

Paul ajoute : « C’est pourquoi… nous avons été encouragés à votre sujet par votre foi, dans toutes nos angoisses et nos épreuves ».

Même un apôtre Paul avait besoin d’être encouragé par les frères et soeurs. Il savait aussi encourager et valoriser les autres. Écoutez ce qu’il écrit au sujet de Timothée : « J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée afin d’être moi-même encouragé par les nouvelles que j’aurai de vous, car je n’ai personne qui partage mes sentiments pour prendre vraiment votre situation à cœur… » (Ph 2.19-20).

Quelle belle relation entre l’apôtre et Timothée, son fils dans la foi.

De bonnes relations nous aident à garder le cap au sein des difficultés de la vie.

La Bibliothèque du Congrès à Washington est une des + belles bibliothèques au monde Outre les nombreux ouvrages, elle y contient aussi des objets rares. Par exemple, il y a une boîte dans laquelle est conservé le contenu des poches du Président Abraham Lincoln, lorsqu’il a été assassiné la nuit du 14 avril 1865.

Il s’y trouvait 5 choses : un mouchoir – un couteau de poche – un étui à lunettes – une bourse avec un billet de 5 dollars – et quelques vieux articles de journaux.

Ces articles retraçaient les hauts-faits d’Abraham Lincoln. L’un d’eux reproduisait un discours de John Bright qui assurait que Lincoln était « l’un des plus grands hommes de tous les temps ».

Pourquoi, pensez-vous, Lincoln gardait précieusement dans sa poche ces articles de journaux ? Ces articles étaient un grand réconfort et un encouragement pour Abraham Lincoln. Alors qu’il gouvernait le pays, il était l’objet de la critique de nombreuses personnes, et il a dû faire face à une guerre civile.

Nous comprenons l’apôtre Paul, qui a dit : « nous avons été encouragés » (v. 7).

« Car maintenant nous vivons, puisque vous tenez ferme dans le Seigneur » (v. 8). Remarquez combien le cœur de Paul est attaché à ses frères et sœurs. Même s’il ne peut pas les voir, son cœur est UN avec eux.

« La vie n’a de sens que si d’autres en bénéficient ».

Une vie abondante, telle que Paul l’expérimente, n’est donc pas une vie exempte d’épreuves, mais une vie de victoire au sein même des afflictions.

Il est important que vous viviez dans la victoire – au sein de vos difficultés ; car par votre vie, vous pouvez encourager un frère ou une sœur à tenir ferme dans sa situation et à aller de l’avant.

L’apôtre Jean souligne la même vérité : « Je n’ai pas de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants marchent dans la vérité » (3 Jean 4).

Il n’y a pas de + grande joie pour un pasteur que de voir les croyants vivre par la Parole, tenir ferme au sein des épreuves, et aller de l’avant.

Au verset 9, Paul pose une question : « Comment exprimer en retour toute notre reconnaissance à Dieu… pour toute la joie que nous éprouvons à cause de vous… ? » La réponse : nous ne pouvons jamais assez remercier Dieu pour sa grâce et son œuvre dans votre vie !

C’est ainsi que Paul et ses compagnons prient « nuit et jour », afin que le Seigneur leur accorde de revoir les frères à Thessalonique et de les conduire plus loin dans la foi. L’objectif de l’apôtre n’est pas seulement de les voir, mais de « les équiper entièrement » (grec katartizô ; cf. 2 Ti 3.16-17 « équipés pour toute bonne œuvre ») au niveau de leur foi.

Paul était un homme de prière : nous voyons de ses épîtres qu’une partie importante de sa vie était occupée à prier et à rendre grâces à Dieu. La prière est vitale. Prier, c’est se placer devant Dieu, et nous laisser changer par Lui.

III. L’APÔTRE PRIE POUR LES THESSALONICIENS

Verset 11 : « Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus dirigent notre parcours jusque chez vous ! »

Par nous-mêmes, nous ne sommes pas à même de diriger nos pas. Si nous voulons que notre route soit prospère, laissons Dieu être le pilote de notre vie.

Il existe de nombreux domaines dans notre vie où tout dépend d’être conduit sur le bon chemin… le choix d’une école, d’une profession, d’un conjoint, le lieu de résidence… En toutes choses, « recommande ton sort à l’Eternel, mets ta confiance en lui, et il agira » (Ps 37.5).

Dieu n’a pas répondu tout de suite à la requête de Paul. Il a dû attendre 5 ans avant qu’il ne puisse visiter à nouveau les Eglises de la Macédoine (Ac 20.1-2).

Verset 12 : « Que le Seigneur fasse grandir et déborder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous les hommes, à l’exemple de celui que nous avons pour vous ! »

L’amour chrétien est le badge du véritable chrétien. Il n’est pas possible d’en avoir trop. Cet amour doit être mutuel, « les uns pour les autres ». Mais il doit aller + loin, « envers tous les hommes ».

Le révérend George Barlow a écrit :

« L’amour est l’âme du sacrifice de soi, qui persiste à faire du bien aux autres, même envers ceux qui nous apprécient le moins et qui s’opposent le plus violemment à nos meilleurs efforts » (Révérend George Barlow).

C’est Robert Cleaver Chapman qui a déclaré : « Ma mission consiste à aimer les autres, et non pas à me faire aimer des autres ».

Vous aimez les autres ? C’est bien. C’est ce que les Thessaloniciens faisaient. Au chapitre premier, il les recommandait pour « le travail de leur amour » (1.3).

Mais l’apôtre veut les conduire + loin. Et c’est aussi ce que le Seigneur veut faire avec nous ce matin. Le Seigneur désire que notre amour non seulement « grandisse », mais qu’il « déborde », et cela non seulement sur nos frères et sœurs dans la foi, mais sur tous les hommes.

Cet amour – que le Saint-Esprit a placé en nous – doit être comme une source qui jaillit de l’intérieur de la personne et qui se répand sur les personnes que nous côtoyons. Rappelez-vous les paroles du révérend George Barlow :

« L’amour est l’âme du sacrifice de soi, qui persiste à faire du bien aux autres, même envers ceux qui nous apprécient le moins et qui s’opposent le plus violemment à nos meilleurs efforts ».

Paul conclut au verset 13 par ces mots : « Qu’il affermisse ainsi votre cœur pour qu’il soit irréprochable dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors du retour de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ! »

L’amour chrétien n’est pas une fin en soi. Il a un objectif : « Qu’il affermisse ainsi votre cœur pour qu’il soit irréprochable en sainteté… ». Si nous nous aimons les uns les autres et que nous avons de l’amour pour tous les hommes, nous serons « irréprochable en sainteté ». Pourquoi ?

Parce que « l’amour est l’accomplissement de la loi » (Ro 13.8-10 ; Ja 2.8).

  • Si tu aimes Dieu, tu marcheras dans sa crainte (tu ne voudras pas l’offenser !)
  • Si tu aimes ton prochain (quel qu’il soit), tu ne lui feras pas de mal, mais tu préserveras son honneur, sa vie et ses possessions.

L’apôtre Paul termine ce chapitre, comme les quatre autres chapitres, en mentionnant le retour de notre Seigneur. Le retour dont Paul parle est lorsque Jésus descendra du ciel pour enlever son Eglise (grec parousia : lit. être le long de < la présence). Nous rencontrerons le Seigneur dans les airs et ainsi nous serons « dans la présence de notre Seigneur », auprès du Père.

Conclusion : Qu’allons-nous faire, suite au ministère de la Parole ce matin ?

  1. Nous voulons être prêts à affronter courageusement les difficultés de la vie, parce qu’elles font partie du plan de Dieu pour notre croissance.
  2. Nous voulons encourager nos frères et sœurs dans leur marche chrétienne. Nous pouvons le faire en marchant par la foi au sein de nos épreuves. Nous encouragerons ainsi un frère ou une sœur à tenir ferme et à aller de l’avant dans sa situation.
  3. Nous voulons que notre amour pour les autres grandisse. Et non seulement qu’il grandisse, mais qu’il déborde et se répande sur toutes les personnes avec qui nous entrerons en contact.