Apocalypse #20: Apocalypse chapitre 12 La femme, le dragon, et l’enfant

Apocalypse #20: Apocalypse chapitre 12 La femme, le dragon, et l’enfant

prédication Apocalypse 12 : Michel Bohrer, 2019_05_05, église AB Vevey

titre : Apocalypse #20: Apocalypse chapitre 12 La femme, le dragon, et l’enfant

Résumé : Les chapitres 12 à 14 forment une parenthèse. Le texte n’avance pas au niveau chronologique, mais il fournit des informations importantes pour la compréhension du livre. Ces chapitres présentent les personnages-clé en relation avec les jugements des trompettes : Une femme, Israël (12.1-2) – un grand dragon rouge, Satan (12.3-4) – un enfant mâle, Jésus-Christ (12,5-6) – un archange, Michel (12.7-12) – le reste de la descendance de la femme (12.13-17) – la bête qui monte de la mer, le futur dictateur mondial (13.1-10) – la bête qui monte de la terre, le faux prophète (13.11-18).

Introduction

Les chapitres 12 à 14 forment une parenthèse. Le texte n’avance pas au niveau chronologique, mais il fournit des informations importantes pour la compréhension du livre. Ces chapitres présentent les personnages-clé en relation avec les jugements des trompettes :

Une femme, Israël (12.1-2) – un grand dragon rouge, Satan (12.3-4) – un enfant mâle, Jésus-Christ (12,5-6) – un archange, Michel (12.7-12) – le reste de la descendance de la femme (12.13-17) – la bête qui monte de la mer, le futur dictateur mondial (13.1-10) – la bête qui monte de la terre, le faux prophète (13.11-18).

Le chapitre 12 n’est pas un chapitre difficile. Pratiquement, tous les symboles sont expliqués dans l’Ecriture. Mais bien sûr qu’il nécessite non seulement une lecture mais une étude personnelle attentive.

Quel est le thème de ce chapitre ? Il traite de la campagne satanique pour détruire la race juive.

Le texte parle de guerre : guerre sur la terre, mais aussi dans le ciel. Aujourd’hui, la vaste majorité des populations occidentales veulent la paix. Certains slogans sont devenus des dogmes : la paix à tout prix – plus jamais la guerre. Pourtant, la réalité est tout autre. Elle nous montre qu’il y a des ennemis avec lesquels nous ne pouvons pas négocier. Et parfois, la guerre est nécessaire.

Mais considérons le chapitre 12 de l’Apocalypse.

Un grand signe dans le ciel : une femme

Versets 1-2 :

« Un grand signe apparut dans le ciel : c’était une femme enveloppée du soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. Elle était enceinte et elle criait, car elle était en travail, dans les douleurs de l’accouchement »

Le premier signe[1] est « une femme ».

Qui est cette femme ? Un pasteur a déclaré il y a bien longtemps : « Dites-moi votre interprétation de la femme dans Apocalypse 12 et je vous dirai quelle est votre interprétation de la prophétie ».

Selon l’appartenance ecclésiale, certains diront : C’est l’Église de tous les temps. Ou encore : c’est l’Israël idéal, l’Église. Dites-moi, connaissez-vous l’Église idéale ? Où est-elle ? Il n’a y pas d’église idéale, telle qu’elle devrait être. Il n’y a pas non plus d’Israël idéal. Nous pouvons rendre grâces à Dieu de ce qu’il ne traite pas avec des entités idéales… sinon Israël aurait cessé d’exister.

Que dit l’Écriture ? Comment la femme est-elle décrite ? Le texte mentionne « le soleil, la lune, 12 étoiles » en relation avec elle. Vous rappelez-vous d’un épisode dans l’Écriture qui mentionne ces astres ?

Genèse 37.9-11 : « Joseph fit encore un autre rêve, et il le raconta à ses frères. Il dit : « J’ai fait encore un rêve : le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi ». Il le raconta à son père et à ses frères. Son père lui fit des reproches et lui dit : « Que signifie le rêve que tu as fait ? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner jusqu’à terre devant toi ? » Ses frères se montrèrent jaloux de lui, mais son père garda le souvenir de cela »

Dans le rêve que fait Joseph, que représente le soleil, la lune et les étoiles ? Le père et la mère de Joseph, ainsi que ses 11 frères. Il s’agit donc du patriarche Jacob et de ses 12 fils, les 12 tribus d’Israël (rappelez-vous les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob).

Le rêve de Joseph souligne sa gloire et sa domination sur ses frères. Il en est de même pour la femme dans Apocalypse 12. Le soleil, la lune et les 12 étoiles soulignent la gloire et la victoire promise à Israël, les fils de Jacob, sur ses ennemis.

Lisons Ésaïe 60.1-3, 20 :

« Lève- toi, brille, car ta lumière arrive et la gloire de l’Éternel se lève sur toi. Certes, les ténèbres recouvrent la terre et l’obscurité profonde enveloppe les peuples, mais sur toi l’Eternel se lèvera, sur toi sa gloire apparaîtra. Des nations marcheront à ta lumière, et des rois à la clarté de ton aurore… Ton soleil ne se couchera plus et ta lune ne s’obscurcira plus, car l’Eternel sera ta lumière pour toujours et ta période de deuil sera terminée »

Au verset 2, cette femme est décrite comme étant « en travail, dans les douleurs de l’accouchement. » Combien Israël a souffert dans son histoire ! Il en sera ainsi jusqu’à la seconde venue de Christ.[2]

Un autre signe dans le ciel : un grand dragon

Versets 3-4a :

« Un autre signe apparut dans le ciel ; c’était un grand dragon rouge feu, qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraîna le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre »

Un autre signe apparaît dans le ciel : « un grand dragon rouge feu. ». Qui est ce dragon ? Le verset 9 l’identifie à Satan.

Il est appelé « grand », car il est puissant. Rappelez-vous qu’il contrôle toutes les nations (cf. Mat 4.8-9). Sa couleur « rouge feu » souligne son caractère meurtrier et sanguinaire.

Pourquoi « sept têtes et dix cornes » ? Au premier verset du chapitre 13, il est question « d’une bête » qui monte de la mer, et qui a sept têtes et dix cornes. Ce n’est autre que le futur dictateur mondial. Cela signifie que la future puissance mondiale durant la tribulation, dont le chef sera l’antichrist, recevra sa puissance du dragon, Satan. En fait, cet empire sera sous le contrôle total de Satan (cf. 13.4).

Le prophète Daniel décrit le futur empire, dont l’antichrist sera le chef, en ces mots :

Daniel 7.7-8 :[3]

« Après cela, j’ai vu dans mes visions nocturnes une quatrième bête, redoutable, terrible et extraordinairement puissante. Elle avait de grandes dents en fer. Elle mangeait, brisait et piétinait ce qui restait. Elle était différente de toutes les bêtes précédentes et avait dix cornes. Je regardais les cornes et j’ai vu une autre petite corne sortir du milieu d’elles. Trois des premières cornes ont été arrachées devant elle. Sur cette corne, il y avait des yeux pareils à ceux d’un homme et une bouche qui parlait avec arrogance »

Le texte ajoute que sa queue entraînait[4] le tiers des étoiles du ciel et les « jeta[5] sur la terre. » Question : quelles sont ces étoiles ? Elles pourraient signifier les astres. Mais la Bible emploie aussi le terme « étoile » pour indiquer des anges (cf. Apoc 9.1 ; Job 38.7). S’il est question d’anges au chapitre 12, cet événement décrirait la révolte de Satan et le tiers des anges qui l’ont suivi (Jude 1.6 ; 2 Pi 2.4).

Que fait le dragon ? Lisons la suite :

Versets 4b-6 :

« Le dragon se plaça devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant dès qu’il serait né. Elle mit au monde un fils, un enfant mâle qui doit diriger toutes les nations avec un sceptre de fer, et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Quant à la femme, elle s’enfuit dans le désert, où Dieu lui avait préparé une place, afin d’y être nourrie pendant 1’260 jours »

Le dragon se tient devant la femme qui est sur le point d’accoucher, afin de dévorer l’enfant dès qu’il serait né. Satan a tout fait pour détruire l’enfant Jésus. Rappelez-vous, lorsque le roi Hérode a voulu tuer l’enfant (Mat 2.13). Le dragon hait cet enfant, car l’Écriture a annoncé dès le début que cet enfant le détruirait (cf. Gen 3.15).

Cet enfant est destiné, selon le Psaume 2, à « diriger toutes les nations avec un sceptre de fer » (Ps 2.9). Cette citation du Psaume 2 indique que cet enfant mâle, Jésus-Christ, est appelé à régner sur la terre[6].

L’Ascension de Jésus-Christ est mentionné en quelques mots : « et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. » Rien n’est dit de sa vie ou de sa passion. Pourquoi ? Parce que l’accent est sur la guerre de Satan contre Christ.

Satan a échoué dans sa tentative de le tuer lors de sa naissance. Le fait que Jésus soit monté vers le Père démontre que Satan n’a pas réussi à le détruire durant sa vie ou même sa mort. « L’ascension de Jésus-Christ est la preuve de l’échec de Satan » (Charles Ryrie).

Si vous êtes attentifs, vous constaterez qu’il y a une longue période de 2’000 ans déjà, entre l’ascension de Christ et le temps de la tribulation, dont il n’est pas fait mention. La raison est que l’Église n’a pas de lien avec les événements de la tribulation. Elle n’est donc pas mentionnée.

Que fait Satan ? Il n’a pas réussi à tuer Christ ; il va donc se venger sur la femme, Israël (v. 6). Tel est le contexte du v. 6, durant la grande tribulation. C’est pourquoi la femme s’enfuit dans le désert, où Dieu lui a préparé un endroit afin d’y être gardé durant les 1’260 jours que durera la grande tribulation (les versets 13 à 17 fournissent plus de détails de ce temps). Jésus en a parlé à son peuple Israël (Mat 24.16).

Une bataille dans le ciel

Versets 7-9 :

« Il y eut alors une bataille dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Le dragon et ses anges combattirent aussi, mais ils ne furent pas les plus forts, et il n’y eut plus de place pour eux dans le ciel. Il fut jeté dehors, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui égare toute la terre ; il fut jeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. »

Nous avons ici une révélation étonnante : « Il y eut alors une bataille dans le ciel. » Il nous est difficile d’imaginer qu’une guerre se déroule au ciel. La raison en est simple : Satan, l’ennemi de Dieu, a encore accès au ciel. Le livre de Job nous rappelle que non seulement les anges, mais aussi Satan, ont libre accès auprès de Dieu (Job 1 et 2).

Michel et ses anges se battent contre le dragon. Michel est le seul archange qui soit nommé dans la Bible. Son nom signifie « qui est comme Dieu ? » Dieu est incomparable : un tel fait devrait nous conduire à une attitude empreinte d’humilité. Satan est à l’opposé de l’archange Michel. Dans son orgueil, Satan a déclaré : « je serai semblable au Très-Haut » (És 14.14). Par contre, l’archange Michel est entièrement consacré à Dieu et à sa volonté.

L’archange Michel a un rôle particulier : revêtu de l’autorité divine, il est le défenseur d’Israël dans sa lutte contre ses ennemis. Parlant des temps de la fin, le prophète Daniel écrit : « En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple (= Israël) ; et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a pas eu de semblable depuis que les nations existent jusqu’à cette époque » (Dan 12.1).

Le résultat de cette guerre au ciel est que Satan et ses anges (les démons) sont jetés hors du ciel. Désormais, le diable n’aura plus accès auprès de Dieu.

Ses différents titres lui sont donnés :

  • « Le grand dragon » : qui souligne sa nature féroce.
  • « Le serpent ancien » : qui indique son caractère rusé. Référence au jardin d’Éden et à la tentation d’Ève. Il est celui « qui égare toute la terre ».
  • « Le diable » : du grec « diabolos », celui qui calomnie. Il est le maître-accusateur des frères. Merci Seigneur, nous avons un Avocat, un défenseur, « Jésus-Christ le juste »      (1 Jean 2.1).
  • « Satan » : l’adversaire (cf. 1 Pi 5.8).

Un commentateur (C.A. Coates) souligne que Satan s’oppose à Christ de trois façons :

  • En accusant les frères, il s’oppose à Christ dans son rôle de sacrificateur.
  • En amenant la première bête, le futur dictateur mondial, il s’oppose à Christ dans sa fonction de roi.
  • En amenant la seconde bête, le faux prophète, il s’oppose à Christ dans son rôle de prophète.

Le fait que Satan soit jeté sur la terre avec ses anges explique le caractère particulièrement virulent du temps de la grande tribulation.

Remarquez les quatre étapes de la chute de Satan :

  1. Hors de la présence immédiate de Dieu (lors de sa chute ; És 14.12-15 ; Éz 28.12-17)
  2. Jeté hors du ciel sur la terre (Apoc 12.7-9)
  3. Confiné dans l’abîme pour 1’000 ans (Apoc 20.1-3)
  4. Jeté dans l’étang de feu (Apoc 20.10)

Un principe se dégage de cela : l’orgueil précède la chute (Pr 16.18).

Une annonce importante dans le ciel

Versets 10-12 :

« Puis j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu et l’autorité de son Messie. En effet, il a été jeté dehors, l’accusateur de nos frères (et sœurs), celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Ils l’ont vaincu grâce au sang de l’Agneau et grâce à la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort. C’est pourquoi réjouis-toi, ciel, et vous qui habitez le ciel. Mais malheur à vous, habitants de la terre et de la mer, car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il lui reste peu de temps. »

Alors que Satan est jeté hors du ciel sur la terre (probablement au milieu de la tribulation), une voix dans le ciel éclate en louange. Elle annonce le salut et le royaume de Dieu, car la victoire de Christ est certaine. Il en résulte une grande joie dans le ciel parmi les rachetés.

Cette voix proclame quatre faits :

  • « Le salut » : comme le dit la Bible, « c’est en espérance que nous avons été sauvés » (Rom 8.24). Le terme salut ici n’est pas en relation au péché, mais à la pleine réalisation du salut promis par Dieu (cf. 1 Jean 3.2).
  • « La puissance » : lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons combien les nations utilisent mal et abusent de leur puissance. Nous attendons le jour où Jésus-Christ saisira sa grande puissance et dirigera la planète avec justice.
  • « Le règne de notre Dieu » : ou plus précisément, « le royaume de notre Dieu » (grec « basileia »). Cette expression se réfère au royaume messianique, lorsque Jésus-Christ règnera sur la terre. Avant cela, il n’y aura ni paix ni justice sur la terre.

Cette déclaration démontre que le royaume n’a pas été établi lors de la première venue de Christ.

  • « L’autorité de son Messie » : l’expression « son Messie » se trouvait déjà au chapitre 11, lorsque la 7ème trompette annonçait : « Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Messie » (Apoc 11.15). Ce qui rejoint les paroles messianiques du Psaume 2 : « Les rois de la terre se soulèvent et les chefs se liguent ensemble contre l’Éternel et contre son oint » (Ps 2.2).

Les rois de la terre peuvent se soulever contre l’Éternel et son Messie ; l’Écriture affirme que le Messie reviendra sur la terre et qu’il exercera son autorité.

Satan porte le label « l’accusateur de nos frères ». Un commentateur bien connu à dit : « Satan est l’accusateur des frères ; laissons-lui le travail sale ! »

Quel sera le chemin de la victoire pour les saints de cette période ? Le verset 11 en donne la réponse.

Premièrement, ils ont vaincu Satan « grâce au sang de l’Agneau. » Le sang de l’Agneau a été versé à la croix. Il a été appliqué au cœur des rachetés. Les accusations de Satan ont perdu leur poids. Le sang de Christ est la base de notre victoire sur Satan.

Rappelons-nous que vous et moi ne pouvons vivre la vie chrétienne, une vie de victoire. Seul Jésus-Christ peut. Si nous sommes vainqueurs, c’est uniquement par Celui qui est mort et ressuscité pour nous.

Deuxièmement, ils ont vaincu Satan « grâce à la parole de leur témoignage. » Ces rachetés de la tribulation seront de vrais témoins de l’évangile (du grec « martus », « martyr »), en ce que beaucoup mourront martyrs.

Face aux œuvres mensongères de Satan et de l’antichrist, ces fidèles témoins proclameront l’évangile, puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit.

Un homme d’affaires haut placé, entendait souvent des paroles de blasphème dans son entourage. Quand il entendait quelqu’un employer le nom du Seigneur en vain, il se tournait avec tact vers la personne et lui disait : « Je voudrais vous dire ce que Jésus-Christ signifie pour moi. »

Troisièmement, « ils n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort. » Jésus-Christ sera vraiment le premier dans leur vie. En cela, ils suivent l’exemple de leur Seigneur qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. Jean 10.11). L’église de Smyrne a suivi le même chemin, à laquelle le Seigneur a dit « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc 2.10).

Pour le disciple de Jésus-Christ, la vie elle-même est secondaire. Son but n’est pas de vivre le mieux possible et le plus longtemps possible. Sa vie est Jésus-Christ. Tout le reste est secondaire.

Le fait que Satan soit précipité hors du ciel et jeté sur la terre conduit à deux situations diamétralement opposées, que l’on soit dans le ciel ou sur la terre.

Le ciel et ses habitants sont appelés à se réjouir, car le serpent qui a causé tant de mal n’a plus accès au ciel. Et bien que de nombreux saints aient souffert le martyr à cause de Satan, ils l’ont vaincu.

Il en va tout autrement des habitants de la terre. La terre est sur le point de subir l’heure la plus sombre de son histoire. Car le diable est désormais sur la terre. Il est animé d’une grande colère (grec « thumos », exprime une forte émotion qui bouleverse)[7].

La raison de sa grande colère est qu’il sait que ses jours sont comptés. Le « peu de temps » dont il est question se réfère au temps de la grande tribulation (1’260 jours) ; après lequel Satan sera enchaîné durant le règne millénial de Christ.

Le dragon poursuit la femme

Versets 13-18 :

« Quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. Mais les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu’elle s’envole au désert, vers l’endroit où elle doit être nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, loin du serpent. Alors le serpent vomit de sa gueule comme un fleuve d’eau derrière la femme, afin qu’elle soit entraînée par le courant. Mais la terre secourut la femme: elle s’ouvrit et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule. Furieux contre la femme, le dragon s’en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui respectent les commandements de Dieu et qui gardent le témoignage de Jésus. V. 18 : Et je me tins sur le sable de la mer » (ce verset, semble-t-il, va avec le chapitre suivant).

Ce passage amplifie ce qui a été dit au verset 6. Le dragon poursuit la femme, parce que c’est elle, Israël, qui a donné naissance à « l’enfant mâle », le Messie, celui qui doit gouverner la terre avec une verge de fer. Christ est donc l’objet de la colère et des attaques de Satan.

Nous avons ici la dernière vague d’antisémitisme qui déferlera sur le monde. Le Seigneur en avait déjà averti son peuple dans Matthieu 24.15-22.

Redisons-le, la persécution d’Israël fait partie du plan de Satan pour contrecarrer l’œuvre de Dieu. Satan hait Israël, parce que cette nation a été choisie par Dieu.

Le dragon poursuit la femme, mais Dieu intervient miraculeusement pour son peuple. « Les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu’elle s’envole au désert en son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, loin du serpent » (v. 14 ; cf. Mat 24.16).

L’expression « les deux ailes du grand aigle » est un rappel pour Israël de la fidélité de Dieu envers son peuple. Au mont Sinaï, l’Éternel dit à son peuple : « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte et la façon dont je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi » (Ex 19.4 ; cf. Deut 32.9-11).

Rappelez-vous comment Dieu à nourri son peuple durant la traversée du désert avec la manne et l’eau du rocher ; ou encore comment il a pris soin du prophète Élie au torrent de Kerith             (cf. 1 Rois 17.3-6). De même, durant la grande tribulation, le Seigneur prendra soin de son peuple.

Certains pensent qu’Israël trouvera refuge à Petra (en Jordanie). La Bible ne le dit pas. L’important n’est pas l’endroit mais le fait que Dieu protégera et nourrira son peuple.

Mais le serpent ne s’avoue pas vaincu. De sa gueule il lance un fleuve d’eau après la femme, afin qu’elle soit emportée par le fleuve. Mais à nouveau Dieu intervient. La terre s’ouvre et engloutit le fleuve.

Satan est furieux, car il n’a pu atteindre la femme, Israël. Il se tourne alors contre « le reste de sa descendance, ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (v. 17).

Il est question ici du reste d’Israël, celles et ceux qui ont reçu le message du salut dans le Messie. Satan va donc se tourner contre ceux, parmi Israël, qui ont reçu le Messie dans leur cœur.

Conclusion

De nombreux Juifs se posent la question, pourquoi sommes-nous si souvent la cible de tant de haine, pourquoi l’antisémitisme ? C’est la question que ma prof d’hébreu à Lausanne nous a posée.

Le chapitre 12 de l’Apocalypse nous donne une partie de la réponse. De nos jours, il y a une forte recrudescence de l’antisémitisme. L’Écriture nous a souligné que tout antisémitisme est inspiré par Satan, qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour détruire la race juive.

Depuis la briqueterie du Pharaon en Égypte, en passant par la potence dressée par Haman, le décret cruel d’Hérode, ou encore le plan diabolique d’Hitler, jusqu’à la grande tribulation, Satan a mené les attaques contre ce peuple à cause de l’enfant mâle, le Messie.[8]

Que pouvons-nous faire ? Qu’a dit l’apôtre Paul ? « Je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif » (Rom 1.16).

Nous qui avons reçu la grâce de Dieu, nous devons la communiquer aux autres, aux Juifs comme aussi aux non-Juifs. Car Dieu veut sauver ce peuple. Témoignons avec beaucoup d’amour et de tact.


[1] Sept signes sont présentés dans les chapitres 12 à 19 : 12.1,3 ; 13.13-14 ; 15.1 ; 16.14 ; 19.29

[2] Ce verset, interprété strictement, pourrait signifier les souffrances de la nation au temps de la  première venue de Jésus-Christ.

[3] Daniel 7.24 décrit les 10 cornes

[4] Le verbe est au présent en grec (aspect duratif dans le présent)

[5] Le verbe est à l’aoriste en grec, indiquant un événement spécifique (dans le passé)

[6] Nous retrouvons cette même expression dans Apoc 19.15

[7] Le terme grec « orgé » est un autre mot pour la colère. Il exprime une juste passion qu’il faut cultiver. Parfois, l’Écriture l’exige (cf. Éph 4.26 ; il n’y a pas de « si » dans le grec). « Dieu n’aimerait pas le bien, s’il ne haïssait le mal, car les deux choses sont inséparables » (R.C. Trench, « Synonymes du N.T. », p. 153-158)

[8] Tiré et adapté de Vernon McGee, Thru the Bible, 1983

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Prédicateur: Michel Bohrer