Ésaïe 6 : La vision d’Esaïe du Dieu trois fois saint
prédication Ésaïe 6 : Michel Bohrer, 2022_08_15, église AB Vevey
titre : Ésaïe 6 : La vision d’Esaïe du Dieu trois fois saint
1. L'année de la mort du roi Ozias, j'ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple.
2. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient le visage, deux dont ils se couvraient les pieds et deux dont ils se servaient pour voler.
3. Ils se criaient l'un à l'autre: «*Saint, saint, saint est l'Eternel, le maître de l'univers! Sa gloire remplit toute la terre!»
4. Les montants des portes se sont mis à trembler à cause de la voix qui retentissait et le temple a été rempli de fumée.
5. Alors j'ai dit: «Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, l'Eternel, le maître de l'univers!»
6. Cependant, l'un des séraphins a volé vers moi, tenant une braise qu'il avait prise sur l'autel à l'aide de pincettes.
7. Il a touché ma bouche avec elle et a dit: «Puisque ceci a touché tes lèvres, ta faute est enlevée et ton péché est expié.»
8. J'ai entendu le Seigneur dire: «Qui vais-je envoyer et qui va marcher pour nous?» J'ai répondu: «Me voici, envoie-moi!»
9. Il a alors ordonné: *«Va dire à ce peuple: 'Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas, vous aurez beau regarder, vous ne saurez pas.'
10. Rends insensible le coeur de ce peuple, endurcis ses oreilles et ferme-lui les yeux pour qu'il ne voie pas de ses yeux, n'entende pas de ses oreilles, ne comprenne pas de son coeur, ne se convertisse pas et ne soit pas guéri.»
11. J'ai dit: «Jusqu'à quand, Seigneur?» Et il a répondu: «Jusqu'à ce que la dévastation ait privé les villes d'habitants et les maisons d'êtres humains et que le territoire soit dévasté, désertique,
12. jusqu'à ce que l'Eternel ait éloigné les êtres humains et qu'une grande partie du pays soit abandonnée.
13. S'il y reste encore un dixième des habitants, à leur tour ils passeront par les flammes. Cependant, tout comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, la souche de ce peuple donnera une sainte descendance.»
Nous lisons au premier verset du livre d’Ésaïe, au chapitre 6 : « L’année de la mort du roi Ozias, j’ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé ; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple ».
Ce chapitre 6 est un chapitre-clé du livre d’Ésaïe, car il constitue l’appel du prophète à son ministère prophétique. Pourquoi cet appel ne se situe pas au premier chapitre ?
Les chapitres sont placés par priorité et non chronologiquement. Les cinq premiers chapitres sont une introduction au livre. Ésaïe est appelé à dénoncer l’endurcissement du peuple – et le jugement qui s’ensuit – et à annoncer la venue du Messie.
Quelle était la situation du royaume de Juda ?
Le roi Ozias (« l’Éternel est ma force ») est mort en 739 av. J.-C. Il a régné 52 ans à Jérusalem (2 Chr 26.3). Sous Ozias, Juda a connu une période de prospérité et de paix. Et Dieu a été avec lui jusqu’au jour où son cœur s’est élevé.
En totale désobéissance à Dieu, il est entré dans le temple pour brûler des parfums sur l’autel des parfums, ce qui était réservé exclusivement aux prêtres, aux descendants d’Aaron.
Dieu l’a frappé sur le champ par la lèpre et Ozias a quitté précipitamment le temple. Il a été lépreux jusqu’à sa mort, et il a habité dans une maison isolée (2 Chr 26.16-21).
Maintenant, le roi Ozias est mort. Quel sera l’avenir ? Dieu se révèle à son prophète dans une vision. Le roi Ozias est mort… mais le vrai Roi d’Israël n’est pas mort. Il est sur le trône et il règne.
LA VISION D’ESAÏE DU DIEU TROIS FOIS SAINT
Versets 1-4 :
« L’année de la mort du roi Ozias, j’ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé ; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux dont ils se couvraient le visage, deux dont ils se couvraient les pieds et deux dont ils se servaient pour voler. Ils se criaient l’un à l’autre : Saint, saint, saint est l’Éternel, le maître de l’univers ! Sa gloire remplit toute la terre !
Les montants des portes se sont mis à trembler à cause de la voix qui retentissait et le temple a été rempli de fumée. »
Ésaïe a été saisi en esprit et il a vu le Seigneur, Adonai, celui qui est souverain sur toutes choses. Selon le verset 5, il est « le roi, l’Éternel, le maître de l’univers ».
Qui est assis sur le trône ? Peut-être vous rappelez-vous que l’apôtre Jean a cité une partie du chapitre 6 d’Ésaïe (v. 9-10), en parlant de Jésus. Et il ajoute : « Ésaïe dit cela lorsqu’il vit sa gloire et qu’il parla de lui » (Jean 12.41). C’est peut-être là que le prophète a vu le Christ pré-incarné, qui est, comme l’écrit l’apôtre Paul dans les Romains, « au-dessus de tout, Dieu béni éternellement » (Rom 9.5).
Le bord de son vêtement remplissait le temple, ce qui souligne sa royauté et sa majesté.
Nous sommes en l’an 739 av. J.-C. Le prophète faisait face à une situation difficile. Encore 17 ans, et les dix tribus du royaume du nord allaient être déportées en Assyrie. Quant au royaume du sud, Juda, la situation n’était guère meilleure. La majorité avait abandonné l’Éternel, comme le chapitre premier le souligne. Sans repentance de leur part, ils seraient eux aussi emmenés en captivité.
Cette situation devait toucher le prophète profondément.
Que fait le Seigneur ? Il se révèle à son prophète comme celui qui est souverain sur toutes choses. Il est assis sur le trône, et il règne.
Nous aussi, nous faisons face à des situations qui nous touchent profondément ! Ne sommes-nous pas attristés par tant de personnes qui nous entourent et qui sont indifférentes aux choses de Dieu ?
Si vous l’êtes, le Seigneur se révèle à nous comme étant Adonai, celui qui est souverain sur toutes choses. Ne nous décourageons pas, mais soyons des lumières là où le Seigneur nous a placés !
L’épidémie de Covid qui a frappé la planète interpelle l’être humain, et met en évidence sa vulnérabilité. Ce virus l’a obligé à ralentir son élan et à mettre en veilleuse de nombreux projets.
Mais pour nous qui connaissons le Seigneur, nous ne sommes pas ébranlés. Nous voulons d’autant plus nous en remettre à notre Père céleste, qui est souverain sur la planète et sur tout l’univers, être à son écoute et vivre plus près de lui.
« Merci Seigneur, tu n’as pas abdiqué : tu es sur le trône, tu écoutes nos prières, et tu agis dans les cœurs. Et tu accordes encore ton pardon à toutes celles et ceux qui se tournent vers toi. »
Ce passage parle des « séraphins », littéralement, « ceux qui brûlent ». Ils sont nommés ainsi probablement à cause de leur zèle ardent pour Dieu. Ils forment une classe particulière d’anges.
Ils ont chacun 6 ailes. Avec deux ailes, ils se couvrent le visage : même en tant qu’esprits exaltés, ils ne peuvent contempler pleinement la vision de la gloire divine.
Avec deux ailes ils se couvrent les pieds : peut-être un signe de révérence envers Dieu ; ils ne marchent pas impunément sur un lieu saint (rappelez-vous Moïse au buisson ardent).
Avec deux ailes, ils volent : c’est avec rapidité qu’ils exécutent les ordres de Dieu.
Que font les séraphins ? Ils proclament l’essence même de Dieu, sa sainteté absolue. Et leurs cœurs éclatent en adoration.
En proclamant « saint, saint, saint est l’Eternel », les séraphins proclament la sainteté absolue de Dieu. D’ailleurs, le terme « le Saint d’Israël » est mentionné 26 fois dans Ésaïe. Cela signifie que le divin est séparé de l’humain. Dieu est saint, totalement séparé de ses créatures. Comme il le déclare dans Osée, « je suis Dieu, et non pas un homme » (Osée 11.9).
Par la même occasion, les séraphins proclament la nécessité absolue pour l’homme d’être purifié, avant de pouvoir se tenir dans la présence de Dieu et de le servir (v. 5-7).
Ne l’oublions jamais : Dieu ne compromet pas avec le péché. Et il ne fera aucun compromis en relation avec le péché dans ma vie. Dieu hait le péché, lequel a amené tant de misères dans le monde.
Oh ! Combien nous avons besoin d’une vision renouvelée de la personne de Dieu ! Ne considérons pas seulement son amour – et combien il nous aime – mais aussi sa sainteté.
Autant il est amour, autant il est saint. Et parce qu’il est saint, il ne permettra pas le péché dans ma vie. Un jour, il jugera tous ceux qui commettent le mal.
Le prophète a été submergé par la vision du Dieu trois fois saint.
Lorsque nous entrons dans la présence de Dieu, ne nous précipitons pas ! Car nous entrons dans la sainte présence de notre Dieu, et nous ne pouvons en aucun cas venir par nous-mêmes.
N’oublions jamais que ce n’est que par Jésus-Christ, par son sang versé, que nous avons accès à la sainte présence de Dieu.
À l’intérieur de la synagogue de Lausanne, tout devant, sont écrits ces mots en hébreu : « Saches devant qui tu te tiens. »
Le verset 4 ajoute que « le temple a été rempli de fumée ». Cette fumée pourrait être la « colonne de nuée » qui accompagnait les israélites dans le désert (Ex 16.10).
Rappelez-vous, lors de l’inauguration du temple à Jérusalem, il est dit que « la nuée remplit la maison de l’Éternel. Les prêtres ne purent pas y reprendre leur service à cause de la nuée. La gloire de l’Éternel remplissait en effet la maison de l’Éternel » (1 Rois 8.10-11).
Combien cela souligne que le Dieu glorieux et tout puissant est inaccessible à l’homme pécheur. Cette fumée marque l’ineffable sainteté de Dieu. Et le prophète a réalisé qu’il ne pouvait pas, en tant qu’homme, se tenir dans la présence du « roi, l’Éternel, le maître de l’univers » (v. 5).
Vous savez, nous voulons tellement « faire ». Mais nous devons plutôt laisser Dieu « faire », le laisser agir dans nos cœurs, être transformés par lui, et le laisser nous remplir de sa sainte présence. Alors seulement, nous pourrons faire, mais uniquement ce qu’il nous demande.
LA CONFESSION ET LA PURIFICATION DU PROPHETE
Versets 5-7 :
« Alors j’ai dit : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, l’Éternel, le maître de l’univers ! Cependant, l’un des séraphins a volé vers moi, tenant une braise qu’il avait prise sur l’autel à l’aide de pincettes. Il a touché ma bouche avec elle et a dit : Puisque ceci a touché tes lèvres, ta faute est enlevée et ton péché est expié. »
Le prophète ne s’est pas mis à proclamer de ses lèvres : « Saint, saint, saint est l’Éternel. » Plutôt, il a été repris dans sa conscience et n’a pu que confesser son manque de pureté et son incapacité propre à servir Dieu. Esaïe était déjà un homme de Dieu avant cet épisode. Mais ce n’est que lorsqu’il a rencontré Dieu qu’il a pu se voir tel qu’il était.
Ésaïe mentionne ses « lèvres ». Les lèvres, les paroles que nous prononçons, sont le reflet de nos pensées, et nos pensées sont en relation directe avec nos actes.
Qu’a fait le Seigneur ? Par l’un des séraphins, il est venu à son secours et l’a purifié. Ce n’est qu’alors qu’Ésaïe était prêt à intercéder pour le peuple de Juda et à proclamer la parole de Dieu.
Même en tant qu’enfants de Dieu, aimés et pardonnés, nous avons besoin de revenir fréquemment à la croix.
Il en a été de même pour d’autres hommes de Dieu.
Lorsque le prophète Daniel a vu le Seigneur, il a dit : « Je me suis retrouvé sans force. Mes traits se sont décomposés et j’ai perdu toute force » (Da 10.8). Et pourtant, le Seigneur l’appelle « homme bien-aimé » (Dan 10.11,19 ; vers. Segond).
Lorsque Job, un homme « intègre et droit », qui « craignait Dieu et se détournait du mal » (Job 1.1) a réalisé la toute-puissance de Dieu, il a dit : « c’est pourquoi je me condamne et je reconnais mes torts (= je me repens) sur la poussière et sur la cendre » (Job 42.6).
Et quand Pierre a réalisé qui était Jésus – suite à la pêche miraculeuse – il est tombé à ses genoux et s’est écrié : « Seigneur, éloigne-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur » (Luc 5.8).
Et souvenez-vous de l’apôtre Jean, exilé sur l’île de Patmos. Lorsqu’il a vu le Seigneur Jésus glorifié, il écrit : « Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort » (Apoc 1.17).
Au chapitre précédent, Ésaïe avait annoncé des paroles de jugement envers la nation d’Israël, en utilisant l’expression « malheur. » Mais maintenant, alors qu’il est devant le Seigneur, il ne peut que dire : « malheur à moi ! » Il s’est identifié à son propre peuple. Il ne s’est pas reconnu meilleur que ses compatriotes. Il n’a pu que proclamer son indignité totale, face au Dieu Tout-Puissant.
Il s’est vu tel le lépreux dans l’ancienne alliance, qui devait habiter hors du camp et devait crier : « Impur ! Impur ! » (Lév 13.45).
Lorsque nous nous comparons à d’autres, nous pouvons penser que nous ne sommes pas si mal. Mais lorsque je me place devant le Dieu trois fois saint, devant Jésus-Christ, « le vrai Dieu » (1 Jean 5.20), comme l’écrit l’apôtre Jean, je ne puis que tomber à ses pieds et implorer son pardon et sa grâce.
Ne nous comparons jamais à autrui, chers amis, mais plaçons-nous aux pieds de celui qui nous a tant aimés et qui nous a sauvés. C’est là que nous aurons une perspective juste de qui nous sommes.
Le prophète Malachie écrit : « Qui pourra supporter le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il apparaîtra ? » (Mal 3.2).
Comme l’écrit David : « Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? Qui pourra se tenir dans son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur… » (Ps 24.3-4).
Qu’il est beau de voir que le Seigneur ne nous laisse pas dans notre misère ou nos manquements ! Et combien grande est la compassion de notre Dieu. Alors que nous lui demandons pardon, il voit notre misère, notre cri, et il vole à notre secours.
Comme le dit le Psaume 116 : « L’Éternel fait grâce et il est juste, notre Dieu est rempli de compassion » (Ps 116.5).
Rappelez-vous Jésus : lorsqu’il parcourait les villes et les villages, l’Écriture dit : « À la vue des foules, il fut rempli de compassion pour elles, car elles étaient blessées et abattues, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Mat 9.36).
Nous n’avons rien à cacher devant Dieu : il connait nos forces et nos faiblesses. Nous pouvons venir à lui en tout temps, car il a une grande compassion envers les siens.
Y a-t-il un domaine dans notre vie, où nous avons besoin de repentance ? Surtout n’hésitons pas ! Venons à lui, confessons-lui nos manquements, nos chutes ! Il vous recevra avec une immense compassion. Il vous pardonnera et vous rétablira (1 Jean 1.9).
Là où il y a confession, il y a miséricorde : « Voici ce que dit le Très-Haut, celui dont l’habitation est éternelle et le nom saint : j’habite dans les hauteurs et la sainteté, mais je suis aussi avec l’homme brisé et abattu afin de redonner vie à l’esprit abattu, afin de redonner vie au cœur brisé » (És 57.15).
LA MISSION D’ÉSAÏE
Ce n’est qu’après avoir été purifié qu’Esaïe a entendu la voix du Seigneur.
Verset 8 :
« J’ai entendu le Seigneur dire : Qui vais-je envoyer et qui va marcher pour nous ? (Le « nous » est une allusion à la trinité (cf. nous, Gen 1.26 ; 11.7)J’ai répondu : Me voici, envoie-moi ! ».
La question posée par le Seigneur est très directe : « Qui vais-je envoyer ? »
La réponse du prophète n’en est pas moins directe : « Me voici, envoie-moi ! » Il est prêt à servir, sans savoir ce que le Seigneur lui demandera. Il n’y a aucune objection, aucune condition de sa part.
Dès sa conversion, le croyant est appelé à servir, à être, par sa vie, un témoin du Seigneur. Ceci n’est pas une corvée mais un privilège. Sommes-nous prêts, suis-je prêt ? Le Seigneur ne force personne. Mais il ne peut utiliser que des instruments sanctifiés et consentants.
Pour cela, nous avons besoin de revenir constamment à la croix et confesser ce qui n’est pas à sa gloire, afin d’être pardonné et purifié. Alors notre service pour le Seigneur sera en bénédiction.
Versets 9-10 :
« Il a alors ordonné : Va dire à ce peuple : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas, vous aurez beau regarder, vous ne saurez pas. Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles et ferme-lui les yeux pour qu’il ne voie pas de ses yeux, n’entende pas de ses oreilles, ne comprenne pas de son cœur, ne se convertisse pas et ne soit pas guéri. »
En lisant ces versets, je suis triste. Le Seigneur n’appelle plus son peuple mon peuple, mais « ce peuple. » Il a tout fait pour ce peuple : il les a souverainement choisis – parmi toutes les nations de la terre – il les a comblés de bénédictions… mais ce peuple a fait la sourde oreille et a ignoré celui qui les a choisis.
Comme il est dit dans Ézéchiel : « Que celui qui voudra écouter écoute, et que celui qui ne voudra pas n’écoute pas, car c’est une famille de rebelles » (Éz 3.27).
La mission d’Ésaïe n’est donc pas facile. Dieu a appelé son prophète à proclamer sa parole fidèlement et sans peur, sachant que son message serait rejeté par la majorité.
Ce n’est pas le manque de lumière ou de la Parole de Dieu qui a détruit la nation d’Israël. Ils en ont bénéficié à profusion. Mais étant donné que ce peuple ne veut pas de la Parole, Dieu le rendra insensible par cette même parole.
Le prophète Amos annonce le jugement sur le royaume du nord, Israël, parce que celui-ci a rejeté la parole de l’Éternel. « Les jours viennent, déclare le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la faim du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Eternel. Ils erreront alors d’une mer à l’autre, du nord à l’est, ils iront çà et là pour chercher la parole de l’Eternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8.11-12).
En conséquence, ce peuple n’entendrait plus ses paroles ; Dieu garderait le silence. Il était trop tard.
Quelle application pour nous chrétiens, qui portons le beau nom de Christ ! Combien ont à profusion la Parole de Dieu, mais n’en ont pas faim !
C’est le commentateur Vine qui a écrit : « Un homme peut tellement s’endurcir qu’il rend sa condition irrémédiable. »
Peut-être vous rappelez-vous que Jésus a cité ces paroles d’Ésaïe, pour montrer qu’Israël ne pouvait pas croire, parce qu’il ne voulait pas croire (Jean 12.40 ; cf. Mat 24.37-39).
Jésus a dit aux chefs religieux : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » (Jean 5.40).
Versets 11-13 :
« J’ai dit : Jusqu’à quand, Seigneur ? Et il a répondu : Jusqu’à ce que la dévastation ait privé les villes d’habitants et les maisons d’êtres humains et que le territoire soit dévasté, désertique, jusqu’à ce que l’Éternel ait éloigné les êtres humains et qu’une grande partie du pays soit abandonnée. S’il y reste encore un dixième des habitants, à leur tour ils passeront par les flammes.
Cependant, tout comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, la souche de ce peuple donnera une sainte descendance ».
La question posée par Ésaïe est éloquente : « Jusqu’à quand, Seigneur ? » Ces paroles de jugement sont si dures que le prophète demande pendant combien de temps il devra annoncer ce message ?
La réponse est sans appel : « jusqu’à » ce que le jugement tombe sur le royaume de Juda, l’exile à Babylone. Ses habitants seraient déportés du « pays ». Que de drames engendrés par les déportations !
Dans sa miséricorde, Dieu épargnera un reste (« un dixième »), mais celui-ci connaîtra aussi la tourmente.
Reste-t-il un espoir pour Israël ?
Au niveau humain, il n’y a aucun espoir ! Un peuple déporté pendant près de 2’000 ans s’intègre là où il se trouve, et est assimilé. Mais parce que Dieu est Dieu, et pas un homme, il y a un espoir pour ce peuple.
Ce peuple devra passer par la tribulation, mais le jugement de Dieu n’est pas son dernier mot. « Un reste » sera sauvé (c’est un des thèmes d’Ésaïe).
Le térébinthe et le chêne sont deux arbres du Proche-Orient qui peuvent repousser à partir de leur souche, même après avoir été abattus.
Ainsi, dans sa grande miséricorde, Dieu promet que « une sainte postérité renaîtra de ce peuple » (cf. Mal 3.1-3 ; Amos 9.11-15 ; Rom 9.27).
CONCLUSION :
Ma responsabilité est de semer la Parole de vie. Mais la responsabilité de toucher les cœurs de ceux qui entendent appartient à l’Esprit de Dieu. Sachons que la parole de Dieu accomplit toujours son œuvre.
Comme le dit Paul dans 2 Corinthiens : « Grâces soient rendues à Dieu, lui qui nous fait toujours triompher en Christ et qui propage partout, à travers nous, le parfum de sa connaissance !
Nous sommes en effet pour Dieu la bonne odeur de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : pour les uns, un parfum de mort qui donne la mort, pour les autres, un parfum de vie qui donne la vie. »
Et pour cette mission, qui donc est qualifié ? (2 Cor 2.14-16 ; vers. Segond/Seg. 21).
La Parole de Dieu que nous proclamons accomplit toujours son œuvre, quel que soit le résultat dans les cœurs. Cela ne nous appartient pas.
Ne nous lassons donc pas d’apporter la Parole à nos contemporains, quel que soit le résultat apparent !
Mais assurons-nous d’être des vases qui ont été purifiés. Comme l’apôtre Paul le dit dans 2 Timothée : « Si donc quelqu’un se purifie de ces choses, il sera un vase d’usage noble, saint, utile à son maître, prêt pour toute œuvre bonne » (2 Tim 2.21).