Apocalypse : Introduction 3, Théologie, Structure et Eschatologie
prédication Apocalypse 1 : Michel Bohrer, 2014_08_04, église AB Vevey
titre : Apocalypse : Introduction 3, Théologie, Structure et Eschatologie
Théologie
La Soteriologie
L’Agneau de Dieu a payé le prix de son sang précieux pour remédier à la situation terrible de l’homme pécheur et perdu. La repentance de sa rébellion et la foi en Jésus-Christ le sauve complètement. Quelles que soient ses épreuves, son salut sera plein et aura sa finalité lors de la venue du Seigneur (Apoc l.5-7 ; 5.9 ; 7.10-14 ; 12.10 ; 19.1 ; 22.17).
L’Angéologie
Dieu nous rappelle dans ce livre que ces êtres créés exécutent ses ordres, en l’occurrence afin que son royaume de justice soit institué en puissance (Apocalypse, chapitres 4 – 5 – l5 – 16 – 19 et 8 – 11).
D’autre part, Satan et ses anges auront finalement, par leurs oeuvres trompeuses, contribué à faire éclater la justice de Dieu – ceci contre leur gré – et seront jetés dans le feu éternel.
L’Ecclésiologie
L’Église est dépeinte dans sa responsabilité dans les 3 premiers chapitres. Ce terme disparaît dès le chapitre 4, ce qui laisse supposer que l’Eglise, le Corps de Christ, sera enlevée pour assister depuis les cieux aux jugements divins qui frapperont les hommes. Mais Dieu aura aussi ses témoins pendant le temps des jugements apocalyptiques (Apoc 7. l3-l7),
L’Eschatologie
Le programme prophétique sera parachevé, lorsqu’il trouvera son point culminant par l’accomplissement des promesses de l’A.T. Ce sera le retour de Christ en puissance pour juger les nations et pour instituer le royaume millénaire. Puis, il y aura le jugement dernier, un nouveau ciel et une nouvelle terre, où il n’y aura plus de deuil ni des larmes, et où tous les saints jouiront éternellement du salut complet dans la personne bénie de l’Agneau de Dieu.
Structure
Vu la complexité du livre et la grande variété des sujets et des expressions, plusieurs possibilités structurelles s’y présentent.
1) la structure selon certaines expressions qui se répètent:
« en esprit »
a) à Patmos : « Je fus en esprit dans la journée dominicale » (Apoc 1.10 )
b) au ciel : « Sur le champ je fus en esprit… » (Apoc 4.2 )
c) dans le désert : « Il m’emporta en esprit dans le désert » (Apoc 17.3 )
d) sur une montagne : « Il m’emporta en esprit sur une… montagne » (Apoc 21.10 )
Cette structure divise le livre en 4 parties avec 4 champs de visions différents. Il y a contraste entre les parties e) et b) et entre c) et d) et similarité entre a) et c) et entre b) et d). La terre et le désert apportent souffrance et corruption alors que le ciel et la montagne assurent la délivrance, la sécurité et la pureté.
même structure mais sous l’angle christologique
Prologue: Christ communiquant – Apoc 1.1-8 Introduction
vision 1: Christ dans l’Église – Apoc 1.9 – 3.33 les Eglises
vision 2: Christ dans le Cosmos – Apoc 4.1 – 16.21 les Jugements
vision 3: Christ dans le triomphe – Apoc 17.1 – 21.8 Les Victoires
vision 4: Christ dans l’accomplissement final-Apoc 21.9 – 22:5 Les choses finales
Épilogue: Christ avertissant – Apoc 22.6 – 22:21 Avertissements
2) la structure numérique
a) les 7 Eglises Apoc 2 – 3
b) les 7 sceaux Apoc 6 – 7
c) les 7 trompettes Apoc 8 – 11
d) les 7 personnages Apoc 12 – 14
e) les 7 coupes Apoc 15 – 16
f) les 7 nouvelles choses Apoc 21 – 22
Le chiffre 7, p.ex., dans l’Apocalypse prend le sens de la plénitude, des desseins de Dieu qui trouveront leur accomplissement total.
3) La structure chronologique
Il y a une suite logique dans les évènements prophétiques qui nous amènent prophétiquement au point culminant : le retour de Christ, royaume médiatorial et les nouveaux ciel et terre. La majorité des exégètes évangéliques divisent ce livre en 3 parties :
les choses vues : Apocalypse chapitre 1
2) les choses qui sont : Apocalypse chapitres 2 – 3
3) les choses qui doivent arriver après celles-ci ; Apocalypse chapitres 4 – 22
Le verset clef se trouve dans Apoc 1.19 : « Écris les choses que tu as vues (chap. 1), les choses qui sont (chap. 2 – 3) et les choses qui doivent arriver après celles-ci » (chap. 4 – 22) (kai mellai genesthai meta tauta »). En Apoc 4.1 , on retrouve la même expression « je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci » (hai genesthai meta tauta). Dès le chap. 4, les évènements sont futurs et précéderont de peu le retour de Christ jusqu’au chap. 19.
L’enlèvement de l’Église se situera probablement au chap. 4.1, et elle assistera à ces jugements depuis le ciel.
Même si l’on traduit Apoc 1.19 comme suit : « Ecris les choses que tu as vues, c.-à-d. celles qui sont et celles qui doivent arriver après celles-ci » (ce qui est aussi correct grammaticalement (voir Robert Mounce, p. 82), la grande division entre le présent et le futur se situera en Apoc 4.1 .
Est-ce vraiment la bonne division chronologique ? Si le présent se limite au temps de l’apôtre, on arrive logiquement à la vue historique. Si, au contraire, « le présent » se prolonge jusqu’au temps précédant de peu le retour de Christ, en tenant compte de la grande division au chap. 4.1, alors le Livre prend un caractère futuriste. Il semble que l’enlèvement de l’Église marque cette division. Ainsi, « les choses présentes », sans que ce soient absolument des périodes successives de l’histoire de l’Eglise sur la terre, peuvent représenter aussi l’état de l’Église à travers son voyage terrestre. Bien entendu, l’apôtre s’adressait aussi à 7 églises locales précises qui existaient de son temps et qui avaient besoin de ses exhortations.
Il y a 3 points de vues relatifs aux 3 séries de jugements qui sont les sceaux, les trompettes et les coupes.
l’accomplissement des jugements superposés
Les trois séries se déroulent parallèlement pour se terminer simultanément au retour de Christ.
l’accomplissement des jugements partiellement superposés
Les 3 séries commencent successivement et se terminent tous au de Christ.
l’accomplissement des jugements successifs
Cette vue semble cadrer le mieux avec la structure chronologique du livre. Les 7 sceaux seront les premiers jugements et diffèrent peu en intensité des évènements similaires dans l’histoire en général. Dieu scelle ensuite les siens. Puis, le septième sceau introduira les 7 trompettes qui s’intensifieront en
jugement. Il y a ensuite une nouvelle parenthèse entre la sixième et la septième trompette. Puis, la septième trompette sonnera. Les principaux personnages des ces évènements sont présentés. Ensuite, le déversement des 7 coupes manifestera pleinement la colère de Dieu qui est suivie par la destruction de Babylone. Le retour de Christ amènera la paroxie des jugements et l’établissement du Millénium. Puis, nous voyons le tableau du jugement dernier et celui de l’état éternel.
Approche chronologique
La compréhension du livre dépend en grande partie de son interprétation. Prise comme oeuvre littéraire uniquement, l’Apocalypse devient impénétrable et étrange. Mais, comme Parole de Dieu et en harmonie avec d’autres textes bibliques, elle fait disparaître beaucoup de difficultés, et l’on perçoit un ensemble de révélations divines dévoilant les desseins de Dieu relatifs aux hommes.
Approche prétériste
Ce mot vient du latin « praeter » (« passé »). Ce point de vue situe tous les conflits apocalyptiques au temps de son auteur, où les premiers chrétiens furent persécutés par la puissance Romaine. La première présentation systématique de cette approche fut publiée par Allcazar, un jésuite, en 1613.
En fait, ce fut une réaction contre les réformateurs qui identifiaient Babylone à la Rome papale. Par cette interprétation, il s’efforçait de ramener les vues des réformateurs déjà bien répandues dans un autre contexte historique pour justifier le papisme.
Cette vue tend à détruire l’eschatologie biblique, car elle ne va pas au-delà du temps de l’apôtre. La fallacité de cette approche devient manifeste avec Apoc 4.1 , qui révèle « les choses après celles qui sont ». Si « les choses qui sont » (Apoc 1.19 ) se passaient vraiment du temps de l’apôtre, « celles qui doivent arriver après celles-ci » devaient logiquement se dérouler ultérieurement.
Approche historique
C’est la présentation symbolique de l’histoire continue de l’Église depuis sa naissance jusqu’au retour de Christ. Cette méthode fut surtout employée au temps de la Réformation pour lutter contre les abus de l’Église Romaine. L’interprétation se fait à la lumière des évènements marquant l’Eglise à travers les siècles. Ainsi, chaque génération peut interpréter ces prophéties en les identifiant aux évènements de son temps. J. F. Walvoord dit que « plus de 50 différentes interprétations.., dépendant des temps et des circonstances, du commentateur » existent. Edward Bishop ELLIOTT, p.ex., dans son « Horae Apocalypticae » situe les 7 trompettes entre 395 et 1453, et les réformateurs identifiaient les papes à l’Antichrist.
Cette méthode n’est pas satisfaisante, car une prophétie, même si elle renferme un double accomplissement, doit pouvoir être identifiée avec certitude à un évènement final. Il se peut que des évènements précis se rapportent parfois à un accomplissement partiel, mais l’interprétation primaire a toujours trait à l’accomplissement final, aussi lie-t-on toujours ces prophéties aux évènements de l’histoire de l’Eglise occidentale, alors que le christianisme était aussi répandu en Chine et aux Indes les premiers siècles.
Approche idéaliste non littérale
Cette interprétation tire son origine de l’école Alexandrine représentée par Clément d’Alexandrie et Origène. Influencés par la philosophie grecque, ils considéraient ce livre comme allégorique. Ils allaient donc au-delà de tout symbolisme naturel décrit dans l’Apocalypse. Leurs motifs étaient antichiliastes, et ils combattaient le Montanisme. Bien que cette méthode d’interprétation de l’école alexandrine ne trouve guère de faveur parmi les exégètes modernes, il y a toutefois « une tendance persistante de revenir à quelque usage de cette méthode pour éviter les implications prémillénaristes du livre de l’Apocalypse, dès qu’il est compris plus littéralement » (Walvoord, p.l6). Cette méthode ne contient aucune chronologie, et les symboles n’ont aucune relation avec des évènements défini, Ainsi, McClymont dit que « l’interprétation la plus sure et probablement la plus vraie est à considérer comme celle d’une interprétation symbolique de grands principes plutôt qu’une collection de prédictions définies » (D. E. Hiebert, p.264). Tout est interprété spirituellement. On y voit dans ce livre un conflit étendu entre le bien et le mal où la main victorieuse de Dieu est finalement visible. Cette approche néglige totalement le caractère prophétique du livre (Apoc 1.1-3 ) en ne tenant compte que de l’élément spiritualisé.
Approche futuriste
Selon Apoc 1.19 , il y e des choses présentes et futures, Dès Apoc.4.l, les visions restent encore à accomplir et précèderont immédiatement le retour de Christ jusqu’au chap. 19. Cette interprétation est aussi celle des pré-millénaristes en général.
« Les choses présentes » (Apoc.2 – 3) reflètent le tableau de l’Église en général. La dernière semaine de Daniel s’intercale entre les chap. 4 – 19. L’accent est mis sur la grande Tribulation. Au chap. 20, il y a le tableau du millénium et celui du grand Trône blanc. Aux chap. 21 – 22, nous avons la description de l’état éternel et peut-être en partie de ce qui sera contemporain au millénium.
Cette approche permet une interprétation plus littérale. M. C. Tenney dit (p. 142) que « plus on adopte une interprétation littérale, plus on est amené à être futuriste ». On peut encore objecter que le futurisme enlève toute vigueur pour l’encouragement du chrétien dans ses combats quotidiens, mais, jamais les prophètes de l’A.T. avaient démuni les saints de leur espérance, seul ressort dans leur détresse (voir aussi 2 Pi 3.10-14). Au contraire, les évènements historiques qu’on a essayé d’identifier aux prophéties apocalyptiques, ont causé beaucoup plus de tort que l’interprétation futuriste.
On objecte aussi que l’Apocalypse avait été rédigée en vue de l’encouragement des premiers chrétiens. Elle devait être comprise par eux. Elle était donc pratique et non prophétique, mais, les visions prophétiques n’étaient pas toujours comprises par les prophètes (Dan 12.4 ; 9.1 ; 1 Pi 1.10-12), et ce n’est pas absolument certain que le message apocalyptique était compris par les chrétiens contemporains à l’apôtre.
En conclusion, chacune des 4 approches offre des points positifs à retenir. Mais, l’interprétation futuriste reste sans doute la clef pour la compréhension de l’Apocalypse.
Approche eschatologique
Le chapitre 20 présente le règne de 1’000 ans. Le terme « millénium » est l’équivalent latin du grec
« Chilioi » et veut dire « mille ». On retrouve ce mot six fois dans les versets 1-10. La compréhension de ce texte dépend de l’interprétation de base de la prophétie en général, soit littérale ou allégorique.
Les chapitres 20 – 22 présentent la résurrection des saints martyrs du temps de la grande Tribulation, suivie de leur participation au règne de 1000 ans avec Christ. Pendant ce temps, Satan sera lié. Relâché à la fin du millénium, il entraînera une dernière fois les nations dans la révolte contre Dieu qui sera suivie par la résurrection des morts sans Christ et par le jugement final des méchants. Il y aura ensuite l’établissement d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre avec la cité éternelle, la « nouvelle Jérusalem ».
L’Église primitive n’avait certes pas de peine à comprendre ces textes, même Adolf Harnack théologien allemand libéral et célèbre pour son « Histoire du Dogme » écrit que « la foi dans le retour proche de Christ et de l’établissement de son règne de gloire était sans doute un point fort dans l’Église primitive » (Ch. Ryrie, p. 19). Le même auteur dit encore : « Là où la théologie philosophique n’avait pas encore pénétré, l’espérance millénaire n’était pas seulement chérie et défendue contre les explications opposées, mais encore elle était tenue avec force comme la foi chrétienne même » (ICHTUS No 74, mars 1978, p.13, cité par Homer Payne). En effet, jusqu’à la fin du 3e siècle, l’Église était en majorité chiliaste.
Irénée, Tertullien et Hippolyte étaient chiliastes. Puis, l’école Alexandrine développa la méthode allégorique de l’exégèse, où Origène y joua un rôle important. Ce fut une réaction contre le Montanisme qui propageait une forme excessive du chiliasme. Cette méthode fut développée par Tyconius (370-390) dans son « livre des règles », qui fut le premier essai de ce genre en latin, Dans cette oeuvre figurent sept clefs pour une interprétation spirituelle. Il avait aussi écrit un « Commentaire sur l’Apocalypse » où il spiritualisait tout, sans identifier aucun passage ou symbole naturel à un évènement défini, Augustin (354-430) influencé par Tyconius, fut totalement mystique dans son exégèse. Pour lui, l’Église était le royaume. Du fait que l’empereur Constantin introduisit une paix générale pour l’Eglise persécutée. Ainsi, il n’y avait plus de raison d’identifier la Bête à l’empire Romain. Pour Augustin, p.ex., la première résurrection signifiait la vivification des âmes spirituellement mortes. Le millénium commence avec le ministère de Christ sur la terre et se terminerait en 650, période de la venue de l’Antichrist. Le règne des saints, c’est la victoire sur le péché et sur le diable.
Désormais la spiritualisation de la prophétie prévalut sur le chiliasme. Mais, il y a toujours eu des défenseurs fidèles et courageux du chiliasme à travers les siècles, comme p. ex. les Vaudois, les Huguenots, les Anabaptistes, J.A. Bengel, John Wesley, etc.
Il y a 3 grands points de vue concernant le retour de Christ en relation avec le millénium:
Le Postmillénarisme
La majorité des post-millénaristes acceptent un millénium littéral précédant le retour de Christ qui établira le royaume éternel. Ceci se produit par une lente pénétration de l’Evangile dans les peuples qui seront peu è peu christianisés et soumis à Christ. Après cette période de paix et de justice, Christ reviendra. En effet, cette croissance du royaume est graduelle et le Christ gouvernera finalement dans tous les coeurs des hommes.
À la fin du millénium, il y aura une apostasie, et ensuite Christ reviendra. Le Dr. Boettner dit que « le millénium que les post-millénaristes entrevoient, est ainsi un âge d’or de prospérité spirituelle durant cette dispensation présente c.-à-d. l’âge de l’Église » (« The meaning of the Millenium »).
Les vues diffèrent quant à la durée de ce règne. Le mot « 1000 » n’est pas interprété littéralement.
Tout cela est une conséquence de l’influence que l’enseignement d’Augustin a eu sur la théologie. Il enseignait que l’Église devait finalement triompher dans ce monde. Il est dès lors compréhensible que l’église Romaine s’était emparée du pouvoir temporel.
En 1703, Whitby enseignait un postmillénarisme quelque peu différent. Pour lui, le millénium était encore à venir et serait précédé par le triomphe de l’Evangile sur le paganisme et sur Rome papale.
Il suffit de voir que les évènements de ces dernières décennies ont montré que cette thèse est illusoirement optimiste. Probablement pour cette raison, bien des théologiens favorables à cette vue jusque là, ont changé de camp pour rejoindre celui des a-millénaristes proche d’eux et qui connaît un regain d’intérêt actuellement.
L’Amillénarisme
Cette thèse rejette l’établissement d’un royaume terrestre Christ. Dès lors cette méthode spiritualise tout ce qui a trait è cette eschatologie. Il s’agit de bénédictions spirituelles dans l’expérience chrétienne. Le royaume est spirituel. Tout devient réalité présente plutôt que future. Les 1000 ans sont figuratifs, et ce royaume se situe entre la venue de Christ en chair et celle en gloire. Les prophéties trouvent leur accomplissement dans l’Église ou dans la « nouvelle terre ». L’amillénarisme est donc plutôt descriptif que prédictif. Il n’y a pas de chronologie. Toutefois, le retour de Christ est littéral et marque l’introduction de l’état éternel. L’apostasie précédera le retour du Seigneur.
L’amillénarisme diffère du postmillénarisme par sa vue pessimiste quant à l’apostasie précédant la venue de Christ. La première résurrection est interprétée comme étant figurative. W.J. Grier pense que ce sont les morts en Christ qui jouissent de la félicité (p.124). L’amillénarisme enseigne l’imminence du retour de Christ dans une certaine mesure, tandis que le postmillénarisme attend son retour après l’expansion du christianisme. Aussi, la résurrection de justes et celle des méchants sont simultanées au retour de Christ.
Le Prémillénarisme
Le passage dans Apocalypse 20 est un aboutissement d’une suite chronologique des évènements successifs des chapitres 6 – 19. Cette thèse interprète littéralement le retour de Christ sur la terre pour instituer son royaume de justice et de paix. C’est de ce royaume dont parlaient les prophètes de l’A.T. Ils entrevoyaient la bénédiction d’1sral comme première nation et celle de toutes les nations. Il aura une durée de 1’000 ans.
Le prémillénarisme est l’école la plus ancienne et remonte au temps de l’Église primitive. L’Église était chiliaste les 3 premiers siècles. Le prémillénarisme se trouve même dans les écrits antérieurs à l’Apocalypse, tels que p.ex. dans certains livres apocalyptiques juifs comme « Baruch » ou « 4 Esdras ». Ils parlent d’une période de tribulation dans le monde entier, de l’apparition du Messie, de la cité de Jérusalem purifiée, d’Israël rassemblé et de l’absence de toute guerre. Ces écrivains apocryphes étaient malgré tout profondément marqués par l’enseignement des prophètes de l’A.T., qui espéraient saluer le jour de l’Éternel, le venue du Messie sur la terre pour régner en justice.
La Bible tout entière enseigne cette vérité. Le Seigneur et les apôtres ne faisaient que confirmer les prophéties de l’A.T. (Daniel ; Zacharie ; Matthieu 24 ; Actes 3.19-21 ; Romains 9 – 11 ; 1 et 2 Thessaloniciens).
Le prémillénarisme est donc l’interprétation littérale des prophéties bibliques.
Conclusion
Le postmillénarisme ne peut expliquer raisonnablement l’Apocalypse. Ni l’école historiciste, ni l’école idéaliste n’ont pu concilier leur vue avec cette thèse. L’Apocalypse enseigne le triomphe de Christ comme une brève crise énorme aboutissant à la victoire du Seigneur lors de son retour physique sur la terre. Son triomphe n’est donc pas un long processus de christianisation.
L’amillénarisme met l’accent sur une interprétation allégorique. Mais la résurrection à la fin du chap. 20 et le jugement et le royaume éternel sont compris littéralement.
L’eschatologie prémillénariste cadre le mieux avec la structure de l’Apocalypse. Elle fait justice au livre « prophétique » et au canon de la Bible. Malgré les divergences parmi les prémillénaristes, ce système présente le moins de difficultés relatives aux nombreux problèmes dans le domaine de l’eschatologie biblique.
Une autre question est.si l’Apocalypse s’applique à l’interprétation d’un processus historique de l’âge de l’Église ou à celle d’un laps de temps très court précédant le retour de Christ. La première solution ne semble pas satisfaisante parce que les évènements du passé l’identifient difficilement d’une façon définie aux passages de l’Apocalypse chap. 4 – 19. Seule l’exégèse futuriste, dans le contexte prémillénariste, cadre avec l’ensemble des prophéties bibliques révélées progressivement et aboutissant à l’Apocalypse.
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Prédicateur: Michel Bohrer